Déchirures – fêlures – étonnures

Sommaire du chapitre : Déchirures – fêlures – étonnures

Eléments étrangers enfermés

Nous avons déjà vu que, lors du processus de cristallisation, des éléments étrangers peuvent être enfermés, prenant place dans la structure cristalline de diamant, mais ayant une densité inférieure et donc une cohérence moindre, de sorte que le diamant se brisera plus facilement à cet endroit.

Sortes

Appellations

Grains de sable : laissent des traces après le polissage.

Nuages gris : dans la pierre sous la forme d’un octaèdre ou d’un cube. La pierre est donc souvent sciée à cet endroit pour cette raison.

Bulles d’air/de gaz: dangereuses à la surchauffe.

Points blancs — inclusions noires : attention aux brisures lors du sciage, risque de fêlures.

Oxyde de fer : couleur de rouille ou cuivrée. Étonnures : déchirures ou fissures.

Il n’est pas exclu que des liquides ou des gaz étrangers aient déjà joué un rôle influent lors de la cristallisation, causant des déchirures par la dilatation (chaleur), car nous avons déjà constaté le même phénomène lors du processus de taille. Jadis, on pensait que ces fêlures se créaient lors de l’écrasement de la kimberlite sous les coups de pioche ou lors du broyage dans la mine.

Ces déchirures suivent en général la structure de croissance ou de clivage déjà connue et elles doivent donc être approchées avec la plus grande prudence lors du traitement ultérieur.

Fêlures dans le sens de la structure de clivage

  1. dans la pierre : avec ou sans colorant ;
  2. fêlure ouverte ;
  3. fêlure réfléchie ;
  4. fêlure double = fêlure de dédoublage (le rayon lumineux se disperse ici en un éventail de couleurs) ;
  5. fêlure traversant plusieurs faces : par exemple sur deux pavillons et un coin, ou plusieurs fêlures dans une seule pierre.

Fêlures ne suivant pas le sens de la structure de clivage

  1. fêlure élevée ;
  2. fêlure de la forme d’une demi-lune, parfois même circulaire. Il s’agit de diamant de l’Afrique du Sud-Est. Ces figures bosselées présentent une sorte d’excavation au milieu. Gisements alluviaux, c.-à-d. entraînés par le courant et déposés sur des terrasses de graviers.

Fêlures créées lors de la taille

Celles-ci se trouvent en général dans le sens de la structure de clivage et sont souvent conséquentes à une surchauffe, suivie d’un refroidissement et d’un impact ou coup (par exemple un coup sur le disque).

Lorsqu’une inclusion noire ou une bulle de gaz s’ouvre, il peut arriver que des fissures ou des glisses naissent de tous les côtés de cette inclusion noire, toutes dans le sens de la structure de clivage ; elles ont l’aspect d’une hélice ou d’un papillon.

Pose de la fêlure sur le disque

Le sertissage

Quel que soit le genre de travail entrepris (taille en croix ou brillantage), il faudra toujours bien caler la pierre pour éviter les vibrations. On veillera toutefois à ce que l’emprise des griffes doubles ne se fasse PAS, ou le moins possible, sur le sens de la fêlure ou du plan de clivage. Danger de déchirures !

Taille sur la fêlure

En toutes circonstances, on tâchera de tailler sur la fêlure : il y a moins de danger que la fêlure ne s’étende.

La fêlure peut éventuellement être écaillée, si elle est parallèle à la facette à tailler. Laissez toujours une petite preuve de cet écaillement. Il est toujours possible de la polir par la suite ! N’oubliez pas : deux directions de taille seulement sont les bonnes.

Taille contre la fêlure

Lorsqu’il n’est possible de tailler une facette donnée que contre la fêlure, il est conseillé de travailler sur une partie sèche du disque, pour éviter que de l’huile ou du bort plus du fer du disque ne pénètrent dans la fissure de la pierre, ce qui augmente en général la fêlure et lui donne une couleur d’un brun noirâtre (fonctionne comme un taquet).

Décolorer les fêlures

Dans certains cas, la pierre est décolorée, lorsque les fêlures ont « brûlé » une vilaine couleur. Cela signifie que l’on chauffe la pierre pendant un certain temps au-dessus de la flamme d’un réchaud à alcool, la couleur se noircit alors en général, ce qui a pour avantage que la couleur d’origine de la pierre ne subit PAS de dommages.

On tente aussi de décolorer complètement les fêlures de manière chimique, en faisant pénétrer et attaquer des acides.

À cet effet, on utilise un récipient en plomb avec un couvercle en plomb ou du suif pour retenir les vapeurs très nocives de cet acide (dioxyde de fluor). Pendant 24 heures, voire plus, la pierre est déposée dans cet acide, mais cela ne donne pas toujours les résultats escomptés.

Traces de brûlure de la couche extérieure du diamant : les causes

  1. Flamme du réchaud à alcool : de couleur gris clair et opaque.
  2. Taille : des températures extrêmement élevées sont obtenues par une pression assez élevée sur la pierre et par le frottement contre le disque rotatif, dans une « cannelure usée » ou contre la structure.

Comme pour toutes les matières, les pores s’ouvrent selon la nature du matériau de base et selon le taux de chaleur, ce qui fait pénétrer le mélange (métal et poudre de diamant) dans ses pores dilatés.

Lorsqu’on retire le disque, les pores de la pierre se rétractent à nouveau, mais elles retiennent d’infimes particules du mélange cité et la transparence de la pierre en pâtit.

Une couche de matière grise ou brun clair s’est véritablement accrochée à la pierre, que l’on ne peut faire disparaître qu’en retaillant la pierre.

Il existe diverses formes de traces de brûlure, allant de petites taches – lignes – nuages à une tache noire. On parle alors de graffitage.

© Dureté 10 – Eddy Vleeschdrager