Tanzanie (ex-Tanganyika)

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C’est en 1940 que Williamson, géologue américain de grande renommée, mit à jour le plus grand pipe connu au monde à Mwadui, à 150 kilomètres du lac Victoria. Après de nombreux travaux de prospection, on découvrit un sous-sol très riche en diamants. Williamson fut autorisé à y créer sa propre mine de diamant. Elle fut nationalisée après sa mort prématurée. Plusieurs millions de carats en ont été extraits dont la moitié, essentiellement composée de petites pierres, est de qualité joaillerie. Des sondages récents ont révélé que la kimberlite serait stérile à 400 mètres de profondeur, ce qui obligerait à envisager la fermeture de la mine Williamson dans un avenir assez proche. La De Beers Centenary a prévu, en accord avec les autorités de Tanzanie, un nouveau programme de prospection au sud du lac Victoria. Les signataires de l’accord ont prévu une collaboration de longue durée pour l’exploitation et la commercialisation du produit.

La mine de Williamson
Mine de Williamson

Les premiers diamants tanzaniens furent découverts en 1911 près de Mabuki, dans le nord de la province de Shinyanga.

Lorsque l’Anglo-American Corporation abandonne la prospection devant les résultats décevants, Williamson quitte la De Beers en 1932 et continue la prospection comme indépendant. Il tenta sa chance dans la région de Mwadui où il découvrit des minéraux indicateurs satellites en surface. Il chercha jusqu’à l’épuisement de ses réserves financières quand il découvrit une pierre de 2 ct de qualité gemme à Mwadui en 1939, découvrant ainsi le plus large site diamantifère kimberlitique du monde et aussi le gisement le plus riche de l’Afrique dont il resta propriétaire jusqu’à sa mort en 1958. Ainsi Williamson devint le plus grand producteur de diamant privé, étant le seul propriétaire de la mine. Durant les 5 premières années, il produisit 80000 ct et vers 1954, 300000 ct pour atteindre les 700000 ct. À sa mort en 1958, les actions furent rachetées par la De Beers pour la somme de 4139996 £. En 1947, on découvrit une pierre rosée de 54 ct qui fut taillée en un brillant pur de 26,60 ct, reçut le nom de Williamson Pink et fut offert à la Reine Elizabeth pour son mariage. 

La De Beers, filiale de l’Anglo-American Corporation, qui détient des parts de la Mwadui Williamson Diamond Mines dans la région de Shinyanga (nord de la Tanzanie), envisage un plan de sauvetage de la mine afin de la rendre à nouveau rentable en augmentant sa capacité de production. Déjà en 1913, on décela à 50 km du lac Victoria des gisements de diamants qui furent mis en exploitation en 1925. Il s’agissait d’anciennes mines alluvionnaires peu rentables. Bien que des prospections systématiques fussent organisées, seule la mine de Williamson semble rentable. La production est de bonne qualité, avec 70 % de qualité pour la joaillerie (35 % de gemmes, 35 % de near gem) et 30 % de diamants pour l’industrie ainsi que des rosés et mauves. Malheureusement la mine semble s’épuiser ; le seuil de rentabilité n’est plus atteint depuis quelques années et ce n’est que grâce à la hausse des prix du brut que l’on a encore continué la production. Pourtant la De Beers Centenary a conclu un accord avec le gouvernement pour un nouveau programme de prospection au sud du lac Victoria afin de découvrir de nouveaux gisements rentables. La coopération entre la De Beers et le gouvernement pour l’exploitation et la commercialisation des diamants est un accord de longue date. L’installation d’un centre de taille a connu en revanche moins de succès. Les pierres étaient expédiées à Londres pour triage, ensuite les lots étaient sciés à Anvers pour être finalement taillés en Tanzanie.

© Dureté 10 – Eddy Vleeschdrager