Les diamants célèbres

Le Cullinan

Lors d’une ronde de contrôle, lors d’un crépuscule de 1905, Frederic Wells – surnommé papa Wells surveillant de la Mine Premier (baptisée ainsi lors de son inauguration par le premier ministre Cecil Rhodes) voit briller un objet qu’il prend pour un morceau de verre. Il brille au beau milieu de la paroi de la mine, enfoncé dans la Yellowground, terre jaune de kimberlite, en fait de la terre bleue oxydée, typique pour les mines de diamant. C’est bel et bien un diamant de plus d’un demi-kilo, le plus grand jamais trouvé en ce temps.

Frederic Wells est récompensé de 2000 £ pour sa découverte. Le propriétaire, Thomas Cullinan, qui donna son nom au diamant, évalua la pierre trouvée à environ six millions de florins. Cette somme était si fabuleuse à l’époque que personne ne pouvait l’acheter pour la faire sertir dans un bijou. Le gouvernement sud-africain résolut le problème et acquit la pierre pour un montant de 1800000 £.

Le 9 novembre 1907, le gouvernement sud-africain l’offrit au roi Edouard VI à l’occasion de son 66° anniversaire. Il était un gage de gratitude au souverain pour l’autonomie récemment acquise du Transvaal.

Reproduction exacte en résine du diamant Cullinan I de 3106 carats à l’état brut
Reproduction exacte en résine du diamant Cullinan I de 3106 carats à l’état brut
Le Cullinan I taillé, 530,20 carats
Le Cullinan I taillé, 530,20 carats
Le Cullinan II taillé, 317,40 carats
Le Cullinan II taillé, 317,40 carats

La pierre fut envoyée par courrier normal à Londres, alors qu’une copie cheminait par la route, accompagnée d’un convoi exceptionnel et assurée pour la somme de 1 250 000 US$. Le roi confia la taille du diamant, en même temps que celle d’autres pierres précieuses au renommé I.J. Asscher, président de la Asscher Society. L’étude de la structure et de la pureté de la pierre demanda quelques mois à elle seule.

Afin d’assurer un résultat optimal, le tailleur s’exerça d’abord avec des copies, qu’il scia, cliva et tailla dans tous les sens. Le 10 février 1908, Asscher décida de cliver le diamant en trois parties. L’entaille en forme de V fut réalisée avec soin. L’atmosphère était extrêmement tendue au moment où Asscher donna le coup final, entouré d’une dizaine de spectateurs. Il plaça son large couteau en fer dans l’entaille, leva une barre en fer du bras droit, et donna le coup. Celui-ci fut si violent que le couteau vola en éclats, alors que la pierre restait intacte. Certains témoigneront qu’Asscher perdit connaissance, pensant qu’il avait brisé la pierre.

En « revenant à lui », il porta un autre coup et partagea ainsi la pierre une première, puis une deuxième fois. Ce clivage purifia la pierre. Les trois pierres furent ensuite confiées au célèbre tailleur de diamants H. Koe. Ce dernier tailla les pierres à l’aide d’un disque deux fois plus grand qu’un disque conventionnel, et le fit tourner à une vitesse de 2200 tours/minute. La pierre principale fut taillée en forme de poire, elle a 74 facettes et pèse 530,20 carats. C’était le plus grand diamant taillé au monde, le Cullinan I.

Le roi fit sertir cette pierre d’une exceptionnelle blancheur et pureté dans son sceptre. Elle est exposée à la Tour de Londres, où on l’appelle également « Grande étoile de l’Afrique Impériale ». Les huit autres huit pierres portent le nom de « Lesser Stars of Africa » (Les plus petites étoiles d’Afrique). Le Cullinan Il a la forme d’un coussin, rectangulaire aux bords arrondis et a 66 facettes. Il pèse 317,40 carats. Il a trouvé sa place dans la couronne d’Angleterre et se trouve également à la Tour de Londres. Il remplace la pierre centrale, le Saphir des Stuarts, qui fut serti à l’arrière de la couronne.

Le Cullinan III est un diamant taillé en forme de poire et fait partie de la couronne de la reine Mary. Il fut offert, avec le Cullinan IV, à la jeune reine en juin 1910, par le gouvernement sud-africain. Le gouvernement avait, pour ce faire, dû racheter les pierres à Asscher. Ce dernier avait en effet eu l’autorisation du roi de garder les autres pierres.

Le Cullinan V est également taillé en forme de poire de 18,8 carats. Il fut serti dans un pendentif qui peut être porté comme broche. À l’origine, la pierre était destinée à la reine Mary, mais remplaça finalement le Koh-I-Noor. Ce dernier sera placé, plus tard, dans la couronne de la reine Elisabeth. Le Cullinan VI est taillé en navette de 11,50 carats. Le roi l’acheta à Asscher pour en faire cadeau à la reine Alexandra. Il orne un collier, entouré d’émeraudes qui constitue la parure préférée de la reine Elisabeth II.

La couronne impériale d'apparat possède le plus gros diamant au monde
La couronne impériale d’apparat possède le plus gros diamant au monde
Le Cullinan brut et ses 3 principales pierres
Le Cullinan brut et ses 3 principales pierres

Le Cullinan VII est également taillé en forme de navette et pèse 8,80 carats. Il orne une broche aux côtés du Cullinan VIII, diamant ovale de 6,80 carats. Le Cullinan IX enfin est taillé en forme de poire et pèse 4,39 carats. Il fut offert à la reine Mary, serti dans une bague gravée. Il appartenait dernièrement à la reine Elisabeth II d’Angleterre.

→ Qu’est ce que la taille ovale et que signifie-t-elle ?

Cullinan 5 : 18.80 ct — 6 : 11.50 ct — 7 : 8.77 ct — 8 : 6.80 ct — 9 : 4.39 ct
Cullinan 5 : 18.80 ct — 6 : 11.50 ct — 7 : 8.77 ct — 8 : 6.80 ct — 9 : 4.39 ct
Le célèbre diamant Koh-I-Noor
Photo : Aiva https://flickr.com/photos/59487880@N00/49820769116

Le Koh-I-Noor

Koh-I-Noor ou Montagne de lumière. C’est ainsi que s’appelle le plus ancien des diamants célèbres. Il pèse 186 carats. La pierre fut découverte il y a plus ou moins sept siècles sur les rives d’un fleuve à proximité du Gagne : le Godavari ou le Djouma, deux noms donnés au même fleuve.

La légende veut que la pierre fût trouvée auprès d’un nouveauné, le prince Kama, fils de Sourja (dieu Soleil) et d’une princesse. Ce héros Kourou porta le diamant sur le front, jusqu’à sa mort, lors d’une bataille contre le prince Ardjouna. La pierre fut perdue pendant la lutte, mais elle fut retrouvée par une femme qui l’offrit au temple de Shiva. La pierre ornait le front de la divinité, à la place du troisième oeil. Shiva annonça que : « Celui qui possédera le diamant règnera sur le monde, mais il connaîtra la plus grande détresse, car seule une divinité ou une femme peut leporter impunément ».

En 1304, la pierre faisait partie, sous un autre nom, de la collection du radjah du Malwa. Un siècle plus tard, en 1525, les sultanats delhiques furent conquis par le Moghol Baber et son fils. Comme il n’avait pas dévasté le pays, la famille du sultan Ibrahim offrit le Koh-I-Noor au guerrier Moghol en signe de gratitude. La pierre fit donc partie, deux siècles durant, des richesses des empereurs Moghols. Au XVIIIe siècle, l’empire se désintégra néanmoins sous le règne de Mahamad Farouk. Le général Nadir s’appropria le titre de Shah, après avoir conquis les États voisins. Ensuite, il se rendit en Inde, afin d’y monter sur le trône, affaibli sous le règne du sultan Maharad. L’empereur dut se soumettre aux exigences du général après une défaite significative. Nadir lui fit grâce de sa vie, mais s’octroya en compensation un butin fabuleux. Contrairement à ce qu’on aurait pu attendre, les joyaux ne faisaient pas partie du trésor. 

Shah Nadir invita son rival à célébrer non seulement leur réconciliation,mais aussi son mariage avec la princesse de sang impérial, ainsi que celui de son fils avec la fille de l’empereur. Au cours du banquet, le shah proposa, en signe ultime de réconciliation d’échanger les turbans. L’empereur, n’osant pas opposer un refus, accepta. Nadir se retira après cet échange, et eut la merveilleuse surprise de découvrir le Koh-I-Noor (Montagne de lumière) en le déroulant.La pierre ne lui porta néanmoins pas bonheur, car quelque temps après,il fut assassiné par ses collaborateurs. 

La pierre tomba entre les mains de plusieurs souverains, jusqu’à ce que le « lion du Pendab », Ranjeet Singh se l’appropriât. Quand Ranjeet s’enquérit de la valeur de la pierre, on lui répondit: « Prenez cinq hommes costauds. Demandez au premier de lancer une pierre vers le nord, au deuxième d’en lancer une vers l’est, au troisième vers le sud et au quatrième vers l’ouest, enfin au cinquième de lancer une pierre en l’air. La superficie couverte ainsi, remplie d’or, n’équivaudrait pas la valeur du Koh-I-Noor ». 

Le maharaja du Lahore fit sertir le diamant dans un bracelet en or émaillé, qui fit encore partie du trésor pendant une dizaine d’années après sa mort. Entre-temps, le diamant avait été taillé de façon rudimentaire et pesait approximativement 186 carats. En 1849, il fut confisqué par la Compagnie des Indes. Après la guerre contre les Sikhs, Lord Lawrence confisqua tous les trésors du Lahore. Le Koh-I-Noor fut ensuite offert à la reine Victoria, devenue impératrice des Indes en 1877.

La pierre quitta l’Inde et fut exposée au Palais Saint James de Londres en 1850, à l’occasion du 250e anniversaire de la Compagnie des Indes. Quelques années plus tard, elle déménagea vers le « Crystal Palace » Le public fut déçu de constater que la mauvaise taille ne conférait pas la même brillance à la « Montagne de lumière » que la nouvelle technique de taille lui aurait nécessairement donnée. 

L'ancienne et la nouvelle taille du Koh-I-Noor
L’ancienne et la nouvelle taille du Koh-I-Noor

La reine Victoria décida donc de faire retailler le diamant par Voorzanger. L’opération se déroula en présence du prince Albert et du Duc de Wellington. La pierre retaillée prit une forme ovale de 108,93 carats qui brilla de tous ses feux. La taille demanda 38 jours. La reine fit ensuite sertir la pierre dans une broche. Respectant la légende, la reine stipula dans son testament que seule une reine pourrait porter le Koh-I-Noor. Au cas où le souverain serait un homme, seule son épouse aurait le droit de porter le fabuleux diamant. En 1937, la pierre fut sertie dans la couronne de la reine Elisabeth. 

Le diamant se trouve actuellement, avec les autres joyaux de la couronne, à la Tour de Londres.

Depuis plusieurs années, le Parlement Indien demande officiellement de récupérer le Koh-I-Noor. Le merveilleux diamant n’aurait-il toujours pas terminé son périple? L’hebdomadaire anglais Mail on Sunday, publia que la collection de diamants pourrait quitter la Tour de Londres. 

Les trésors de la couronne anglaise furent admirés par des millions de visiteurs pendant près d’un siècle, mais seraient finalement déménagés pour être abrités dans un bunker souterrain, résistant aux explosions nucléaires. Les Joyaux seraient par contre toujours proposés à l’admiration du public.

Le décès de la reine Elizabeth II a également relancé les discussions sur la légitimité de la couronne britannique à posséder le Koh-I-Noor, même si le gouvernement de la défunte reine a formellement refusé vouloir rendre la pierre en raison d’une acquisition qualifiée de « légale » avec la signature du traité de Lahore en 1849.

Le Koh-I-Noor est serti dans la couronne de la défunte reine Elisabeth
Le Koh-I-Noor est serti dans la couronne de la défunte reine Elisabeth
Le Mogol et l'Orloff
Le Mogol et l’Orloff

Le Mogol et l’Orloff

Le célèbre explorateur de famille anversoise Tavemier raconte que le « Grand Mogol » fut découvert approximativement en 1550 dans les mines de Gani, situées dans les environs de la province de Golconde. La pierre brute pesait 780 carats. Outre sa passion pour les voyages, Tavemier s’intéressait aux pierres précieuses. Grâce à ses investigations, nous sommes en mesure de consulter des rapports très détaillés concernant les fortunes perses et indiennes. Tavernier est le premier européen à avoir pu contempler le trésor impérial, et, bien entendu, le « Grand Mogol ».

Vers la moitié du XVII siècle, les empereurs Moghols dominaient l’empire très étendu des Indes. La dynastie des Moghols régna du début du XVIe siècle au XIXe siècle. Leur cour était fastueuse et leurs richesses renommées. Ils possédaient sept couronnes serties de diamants ou de rubis.

Tavemier évalua en son temps leur valeur à près de 160 millions de pièces d’or. La descendance de Timir se composait de pilleurs et de conquérants qui s’approprièrent les richesses du Golconde et du Visa.

Au temps de Louis XIV, le « Grand Mogol » appartenait à l’empereur Aurengzeb, qui le fit tailler à Venise par Hortensio Borgis ou Borgio. Le diamant « taille rose », taillé en demi-œuf, juxtapose de très nombreuses facettes horizontalement.

La pierre montrait néanmoins quelques fêlures, provoquées par des tensions internes. Ceci amena le tailleur à réduire plusieurs fois la taille de la pierre. La pierre, dont le poids d’origine atteignait les 780 carats, fut réduite à 280 carats à la suite de manipulations fautives.

L’empereur fut furieux et refusa de payer la taille. Il infligea plusieurs dizaines de coups de fouet au tailleur vénitien. Il exigea en plus un dédommagement de 10 000 roupies, ce qui ruina complètement le pauvre homme.

La pierre atterrit finalement chez le successeur de l’empereur. L’intolérance religieuse musulmane envers les brahmanes indiens provoqua des insurrections. Le shah Nadir profita de la chute de Delhi en 1793 pour mettre la main sur les trésors. Le Mogol faisait partie du butin. La pierre disparaît néanmoins après l’assassinat du shah Nadir par ses propres officiers.

D’après certains historiens et gemmologues, on aurait retrouvé sa trace parmi les trésors de l’ex-shah d’Iran où elle portait le nom de Riaï-Noor (Océan de lumière). D’autres prétendent qu’elle aurait été retaillée et ainsi rendue méconnaissable. Actuellement, elle porterait le nom d’Orloff. Cette pierre pèse 193 carats et présente plus ou moins la même forme. Certains historiens attribuent cependant sa propre histoire au diamant Orloff, histoire qui débuta en Inde.

Un grenadier français, qui appartenait à un bataillon caserné en Inde, déserte et cherche l’aventure. Son but est de faire fortune. Arrivé dans la ville de Srinagar, il apprend que la statue de la divinité locale est sertie de deux diamants de poids différents situés à la place des yeux.

La « conversion » de l’homme est fulgurante, et il réussit à s’intégrer dans la secte. Son mysticisme et sa conviction profonde lui permirent de gagner la confiance des autres membres de la secte. Ceci lui permit un soir de substituer la pierre de la statue de la divinité. Il s’enfuit vers l’île de Madras où il vend le diamant à un capitaine de navire pour 50 000 FF (selon les témoignages).

Le diamant est revendu à Londres à un marchand perse, qui essaye de le revendre mais en vain. Il décide donc de tenter sa chance à Amsterdam, où il rencontre le prince Orloff, favori de la tsarine Catherine de Russie.

Celle-ci l’a néanmoins congédié à cause de ses nombreuses aventures sentimentales. Le prince, pensant que la pierre est le moyen idéal de regagner les faveurs de la tsarine, l’achète pour la somme de 450 000 $. Malheureusement, le présent n’aura pas l’effet escompté.

La grande Catherine apprécie cependant la pierre à tel point qu’elle en fait sertir le sceptre des tsars de Russie, en dessous de l’aigle impérial. Actuellement, le diamant est exposé au musée du Kremlin à Moscou.

Catherine II, impératrice de toutes les Russies
Catherine II, impératrice de toutes les Russies
Le diamant le Shah
Le diamant le Shah

Le Shah

Ce diamant est probablement originaire du Golconde, en Inde. Il pesait 95 carats et était légèrement teinté mais très pur. Ce qui rend la pierre si extraordinaire n’est pas la taille, car elle fut simplement polie. Après la taille, la pierre comptait encore 88,70 carats, ce qui représente une perte minime. 

Ce qui, cependant, la rend si exceptionnelle, ce sont les inscriptions sur trois facettes. La première inscription « Bourhan-Nizam-Shah 1000 » est le nom d’un prince inconnu. L’année 1000 fait référence au calendrier musulman et correspond à l’année 1591 de notre ère. 

La deuxième inscription « Fils de Jehangir Shah, Jehan » date de 1641 ou de 1651 (selon les sources). 

La troisième inscription date de 1824 et porte le nom de « Shah de Perse, Fath Ali Shah ». Les inscriptions sont gravées de façon très claire et précise à l’aide de techniques connues en ce temps-là. Nous ne disposons néanmoins pas d’informations sur la façon dont ces gravures ont été apportées. 

Le célèbre explorateur Tavemier aurait aperçu la pierre une première fois à Delhi en 1665. Elle y était suspendue au trône de l’empereur Moghol des Indes, le renommé Aurangzeb. Lors de la chute de Delhi, en 1739, elle devint la possession du shah Nadir. Se succédèrent ensuite plusieurs prises de pouvoir. Finalement, le diamant revint entre les mains de Sadek Khan. 

Ce dernier perdit le trône, mais parvint à conserver le diamant. Lors d’un coup d’Etat raté, il fut fait prisonnier par le shah Fath Ali, qui lui promit, en échange du diamant, de ne pas verser une goutte de son sang. Confiant, Sadek Khan lui donna la pierre. En un certain sens, le shah Fath Ali tint sa promesse, car il le fit enterrer vivant sans effusion de sang. Le shah avait d’autres soucis en tête car la Russie, pays voisin, devenait trop puissante et lui prit la Géorgie en 1813 ainsi que l’Arménie en 1828. 

Il n’y eut pas d’accord de paix, et en 1829, une rébellion coûta la vie à l’ambassadeur de Russie. Pour éviter l’invasion russe, le shah s’empressa d’envoyer une délégation en Russie afin de présenter ses excuses et offrir le diamant au tsar Nicolas Ier. La pierre atteint son but et la Perse évita de justesse une guerre sanglante. 

Les joyaux de Saint-Pétersbourg furent mis en sécurité à Moscou lors de la déclaration de guerre en 1914. À la fin de la révolution, en 1922, on rédigea un inventaire des joyaux de la République socialiste soviétique. Le Shah fut exposé au musée du Kremlin où on peut toujours l’admirer.

Un timbre russe montrant le diamant Le Shah
Un timbre russe montrant le diamant Le Shah
Le diamant bleu Hope

Le Hope

Le Hope, diamant de 44,50 carats, a une couleur bleu saphir, et son éclat est exceptionnel. Il avait la réputation de porter malheur. Les faits réels, contés ci-dessous, prouvent bien que cette réputation est totalement gratuite.

Son histoire a ceci en commun avec celle de la plupart des autres diamants qu’elle débute en Inde. Le voyageur négociant, Jean-Baptiste Tavemier l’acheta vers 1660. Il mentionne dans l’un de ses récits comment il découvrit et acheta cette pierre extraordinaire, originaire du gisement de Kollur.

La pierre avait une forme de cœur mal dégrossi, ou plutôt une forme non finie de 112,25 carats. Tavemier vendit la pierre à Louis XIV, le Roi Soleil, pour la somme de 3 000 000 de £. Louis XIV anoblit le voyageur en 1669. En 1670, Tavemier recevra la baronnie Daubonne en Suisse. Louis XIV demanda à Piteau de retailler le diamant, qui en fit un coeur de 67,50 carats. La pierre reçut le nom de « Diamant bleu de la Couronne ».

La légende veut que Jean-Baptiste Tavemier, mourût pauvre. Selon d’autres sources, il fut dévoré par des loups lors de son dernier voyage. D’autres histoires funestes sont attribuées au Hope, dont Marie-Antoinette, la comtesse du Barry, Louis XV et le sultan Abdul-Hamid sont les acteurs principaux. Elles ne furent cependant jamais confirmées, et sont probablement dues au hasard.

Il est néanmoins certain que le diamant disparut lors du cambriolage du Garde-Meuble à Paris en 1792. En 1830, l’année de l’indépendance de la Belgique, une pierre de 44,50 carats fait surface.

Le banquier Henry Thomas Hope achète le diamant. Les experts confirment sans hésitation la provenance du Hope. C’est sans aucun doute le diamant de Tavemier, le fameux « Diamant bleu de la Couronne ».

Le Brunswick bleu, diamant du même bleu de 13,75 carats, serait selon le joaillier anglais Streeter la deuxième partie. D’autres prétendent que la perte occasionnée par la taille ne peut pas donner de pierre de tel poids. Ils pensent plutôt que c’est le Pirie, autre diamant disparu. La confusion augmente quand on argumente que le carat français n’avait pas la même valeur que le hollandais ou encore l’allemand ou le Nord-Africain.

Ce n’est qu’en 1939 que l’unité du carat fut généralisée à 200 mg !

La pierre resta propriété de la famille Hope durant plusieurs années. Le cousin de Henry Thomas l’exposa lors de l’exposition universelle en 1851 au Crystal Palace à Londres, érigé en verre et en métal au Hyde Park. Le diamant tomba entre les mains du fils du duc de Newcastle. Une clause dans le testament précisait que le nouveau propriétaire devait porter le nom de Hope.

Le jeune lord mena une vie mouvementée. Il dut se débarrasser du diamant afin de pouvoir s’acquitter de ses dettes. On raconte que tous les héritiers de la pierre moururent de façon tragique.

La pierre fut finalement acquise par le joaillier new-yorkais Jos Frankel. Une crise boursière le ruina à son tour. Le 8 mai 1908, il vendit la pierre en vente publique. Le sultan sanguinaire Abdul Hamid II, surnommé le Sultan Rouge, déboursa 4 000 000 $ d’époque pour le diamant. Son règne despotique et cruel, exaspérant pour toute l’Europe, provoqua la chute de l’empire ottoman. Son frère, Mehmet V prit le pouvoir en 1909.

Illustration du diamant Hope une fois desserti
Illustration du diamant Hope une fois desserti
La taille du diamant Hope
La taille du diamant Hope

Deux ans après sa destitution, la pierre fut vendue par Cartier au milliardaire américain Ed. B. Mac Lean de Washington pour 154 000 $. En 1923, E. Jansen écrivit dans son livre « Diamantkunde » que le Hope avait dû périr avec son propriétaire lors du naufrage du Titanic. Mais enfait, il fut le porte-bonheur, jusqu’à sa vente en 1947, du grand joaillier Harry Winston, qui l’ajouta à sa collection personnelle pour 180 000 $.

Harry Winston l’offrit une dizaine d’années plus tard au Smithsonian Institute, où des milliers de visiteurs peuvent actuellement admirer la couleur ainsi que la brillance unique de cette pierre légendaire, qui ne livra jamais tous ses secrets.

D’après des recherches faites au courant de plusieurs années par des experts du Smithsonian Muséum de Washington DC sur l’origine du diamant, ont démontré que la pierre provenait bien du Diamant Bleu de Couronne de France disparu lors du vol du garde-meuble en 1792. À cette fin, les experts ont utilisé les dernières technologies d’imagerie sur ordinateur. Des modèles en cubique zirconium furent taillés selon les résultats des calculs et des modèles virtuels en 3D. 

Le Tiffany

Le Tiffany fut taillé en forme de coussin. Il pèse 128,51 carats et sa couleur est d’un jaune doré. Il appartient à Tiffany & Co de la Fifth Avenue de New York. Quand la pierre fut découverte en 1878 dans la mine Kimberley, elle pesait 284,42 carats.

Le Tiffany fut taillé en 90 facettes sous la direction du grand gemmologue Frederik Kunz, qui découvrit la kunzite. Le diamant fut exposé lors de manifestations mondaines et d’expositions organisées par la joaillerie Tiffany. Sa valeur était estimée à plus de 500 000 $.  

→ En savoir plus sur la taille coussin

Le diamant jaune Tiffany
Le diamant jaune Tiffany
Le diamant Nizam
Le diamant Nizam

Le Nizam

Le Nizam fut évalué à 5 000 000 de francs et son poids brut était de 340 carats. La pierre fut trouvée dans les mines de la région de Golconde, et appartient au Rajah. Le terme « Nizam » signifie « souverain ».

Certaines sources mentionnent que le Nizam aurait pesé 440 carats, mais qu’il fut brisé lors d’une révolte locale en 1857. Après la taille, il pesait encore 277 carats, et son dernier propriétaire fut Nizam de Hyderabad, Osman Ali Khan.

Le Jubilé

Le Jubilé est originaire de la mine de Jagersfontein dans le « Oranje Vrije Staat ». Il fut découvert en 1895 et pesait 650,80 carats. Après avoir porté le nom du président de l’Etat, S.W. Reitz, on lui donne un nouveau nom lors de sa taille en l’année du 60e anniversaire du couronnement en 1937 de la reine Victoria. 

Le diamant fut taillé en forme de coussin brillante. Il pesait 245,35 carats, était blanc et de taille exceptionnellement parfaite. Une poire de 13,34 carats fut taillée dans la même pierre. Celle-ci fut montrée à Paris lors de l’exposition universelle de 1900. Sir Dorab Tata, important industriel Indien, resta propriétaire du Jubilé jusqu’à sa mort. Ses héritiers demandèrent à Cartier de le vendre en 1939. Il appartient aujourd’hui à Paul Louis Weiler.

Le diamant Jubilé
Le diamant Jubilé
Le Florentin ou Grand-Duc de Toscane ou encore Autrichien
Le Florentin ou Grand-Duc de Toscane
ou encore Autrichien

Le Florentin ou Grand-Duc de Toscane ou encore Autrichien

Cette pierre de 137,27 carats d’origine indienne a trois dénominations différentes. La pierre, d’un jaune citron, fut taillée en forme de rose et possède 126 facettes et neuf côtés formant une étoile.

Lode Van Berkem l’aurait taillée pour le duc de Bourgogne. Au siècle dernier, la pierre fut évaluée à 2 600 000 FF. Charles le Téméraire perdit le diamant avec d’autres pierres précieuses à Nancy. Un Suisse trouva la pierre par hasard et la prit pour un morceau de verre. Il la vendit à un prêtre pour 1 florin. Un Berlinois l’acquit à son tour pour 3 florins. L’homme revendit la pierre, qu’il avait identifiée comme étant un diamant, au banquier May pour la somme de 5 000 florins. La pierre fut revendue une fois encore à Gênes, et ensuite à Ludovico Moro Sforza pour 20 000 FF.

Avant d’être capturé par Louis XII, Sforza revendit le diamant à un banquier de Nuremberg. En 1665, la pierre entra en possession du duc de Toscane. Tavernier nous la décrit avec beaucoup de précision. Le diamant fut ensuite acheté au trésor milanais pour 20 000 ducats par le pape Jules II ou Sixte IV (selon les sources). Il fut serti dans la tiare du pape.

Après le mariage de l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche avec le duc toscan François de Lorraine, le diamant fit partie du trésor impérial et orna la couronne des Habsbourg. Il fut ensuite resserti dans un pendentif évalué à 750 000 $.

Lors de la chute de l’empire en 1918, Charles 1er d’Autriche, empereur éphémère, l’emporta dans sa fuite en Suisse. À partir de ce moment-là, la trace de la pierre disparaît. Une des explications les plus plausibles serait qu’elle ait été vendue ou volée. Le diamant fut vendu en Amérique du Sud dans les années 1920.

Un an plus tard, la pierre aurait été retaillée aux Etats-Unis pour effacer toute trace. Il est pratiquement certain que la pierre a disparu, bien qu’on espère toujours la voir réapparaître un jour dans l’un ou l’autre trésor.

Estrêla Do Sul, Star of the South Diamond ou Etoile du Sud

L’Étoile du Sud fut découverte en 1853. Une esclave la trouva en lavant le minerai dans la mine de Bagagem. La pierre splendide, pesant 261,88 carats bruts, est le plus grand diamant jamais trouvé au Brésil.

Cette découverte permit à l’esclave d’acheter sa liberté et de jouir d’une pension jusqu’à sa mort. La première idée était de tailler le diamant en forme du Sancy, ce qui lui permettait de conserver le plus gros poids possible (environ ¾) et de briller de tous ses feux. On décida finalement de le tailler en forme de brillant coussin de 128,50 carats.

En 1880, M. Dufrénoy dira de la pierre: « Elle a la forme d’un dodécaèdre avec un bord obtus à chaque face. Il est plat sur les côtés, ses faces mates sont légèrement rêches à cause de marbrures dont certaines sont régulières et ont une structure de clivage octaèdre propre au diamant. D’autres, par contre, donnent un aspect mat à la pierre, ce qui lui fait perdre la clarté qui lui est propre ». La pierre fut vendue en 1862 à un radjah indien lors de l’exposition de Londres pour la somme de 4 000 000 FF.

Selon des renseignements récents, la pierre se trouverait à Bombay en possession de Rustomjee-Jamsetjee

Estrêla Do Sul, Star of the South Diamond ou Etoile du Sud
Estrêla Do Sul, Star of the South Diamond
ou Etoile du Sud
L'Eureka et l'Etoile de l'Afrique du Sud
L’Eureka et l’Etoile de l’Afrique du Sud

L’Eureka et l’Etoile de l’Afrique du Sud

L’Eureka ne se distingue ni par sa taille, ni par sa forme ou sa pureté, mais bien par les conséquences de sa trouvaille, capitales pour l’Etat sud-africain. L’Eureka attira l’attention d’ingénieurs des mines, qui y découvrirent les plus riches mines de diamants dans cette région.

L’Eureka ou O’Reilly fut trouvé par hasard en 1867 par Erasmus Jacobs. Un garçonnet jouait en compagnie de sa sœur sur les rives du Oranjestroom quand ils tombèrent sur un joli caillou. Ils l’emportèrent chez eux pour jouer aux osselets, un jeu nommé « five stones ». Leur voisin, « boer » Shalk van Niekerk, vit jouer les enfants, et demanda la permission à leur mère de leur acheter la pierre. Celle-ci refusa d’accepter quoi que ce soit et lui offrit « l’osselet ». Ce fut le premier diamant trouvé en Afrique.

Shalk van Niekerk confia la pierre au voyageur de commerce John O’Reilly, afin de l’expertiser. Celui-ci se l’appropria sans aucune formalité. Le diamant fut montré au commissaire en chef de la ville de Colesburg. Ensuite, ce fut au tour du géologue G. Atherstone de la découvrir. Ce dernier joua un rôle considérable dans le développement de l’exploitation des gisements de diamant dans le pays entier. Il évalua la valeur de la pierre à 500 £. Ce fut le prix payé par le gouverneur du Griqualad, Sir Filip Wodehouse.

C’est à Londres que fut effectuée l’étude déterminant la façon adéquate de tailler le diamant. Puis, il fut exposé à Paris, lors de l’exposition internationale de 1889. La pierre fut ensuite taillée en forme de brillant de 10,73 carats et sertie dans une bague. Ce n’est qu’en 1966 qu’Harry Oppenheim, président de De Beers, acheta le diamant pour sa société à Peter Locan.

Elle est actuellement au musée de Kimberley, en Afrique du Sud. L’Eureka fut la première, parmi d’autres pierres, dont l’étoile d’Afrique du sud, à être trouvée par le « boer » Shalk van Niekerk. Van Niekerk avait appris sa leçon avec l’Eureka et il en déduisit qu’il devait y avoir d’autres pierres dans la région. Sa ténacité fut récompensée quand il découvrit l’Etoile d’Afrique deux ans plus tard chez un berger nommé Griqua.

Celui-ci avait trouvé la pierre aux environs de la ferme de Zendfontein, située près du Oranjestroom. Comme le « boer » n’avait pas d’argent, il troqua la pierre contre 500 moutons, 10 bœufs et un cheval. Tous ses biens personnels y passèrent. Quelques jours plus tard, van Niekerk revendit la pierre à Hopetown pour la somme de 56 000 $.

Cette vente marqua le début de la ruée de nombreux prospecteurs vers l’Afrique du Sud, espérant trouver des pierres précieuses. Le diamant fut taillé en brillant ovale de forme légèrement poire, pesant 47,75 carats. Il était de couleur blanche.

Le comte de Dudley l’acquit pour la somme de 125 000 $ Ou 25 000 £. La comtesse le fit sertir dans un diadème, entouré de 95 autres diamants de taille plus réduite. Certains le baptisèrent le Diamant Dudley.

Le Régent ou Diamant Pitt
Le Régent ou Diamant Pitt

Le Régent ou Diamant Pitt

Le Régent est l’une des pierres les plus célèbres. Elle est aussi connue sous le nom de Diamant Pitt. La pierre fut découverte dans la mine de Parteal, à 45 miles au sud du Golcona en Inde, et pesait 410 carats.

D’après saint Simon, le Régent est l’une des plus grandes pierres trouvées vers 1700 dans cette région, autour de la mine de Parteal, située le long de la rivière Kistna. Un des ouvriers employés dans les mines de diamant du grand Moghol trouva le moyen de voler la pierre en la cachant dans son fondement. Il essaya sans succès de la vendre à plusieurs princes européens.

Finalement, il se rendit en Angleterre où le roi apprécia la pierre, cependant, il ne l’acheta pas. On en avait envoyé une copie à un certain Law, afin qu’il la montre au régent. Celui-ci refusa de l’acheter à cause de son prix exorbitant. « Law, jamais à court d’idées lumineuses, vint me voir, très déçu et m’apporta la copie. Je pensais comme lui que le roi de France ne serait pas intimidé par le prix d’une telle pièce unique…».

Le diamant fut finalement acheté comme joyau de la couronne. Il fut acheté à la condition que l’on donne d’autres pierres en garantie pour une valeur totale de 2 000 000, et que l’on paie des intérêts sur ces deux millions. L’histoire de la vente du diamant brut à Thomas Pitt, commandant du fort Saint-Georges, grand-père de William Pitt est plus crédible.

Pitt l’acheta 321 000 FF ou environ 100 000 $ et la fit tailler en Angleterre sous forme de coussin brillante de 140,50 carats. En 1717, le duc d’Orléans, régent de France durant la minorité de Louis XV (d’où le nom régent) en fit l’acquisition pour 3 375 000 FF ou 500 000 $.

Une autre anecdote, tout aussi plausible, est celle de l’esclave qui trouva la pierre et la cacha dans un bandage. Il proposa à un marin de lui donner la pierre en échange de sa liberté, mais le marin le noya et vendit la pierre pour 321 500 FF ou 100 000 $ ou encore 1 000 £ (selon les sources). Dans les deux cas, Thomas Pitt en fut l’acquéreur.

Il fit tailler la pierre en Angleterre où elle prit la forme d’un coussin brillante de 140,50 carats, avec des dimensions de 32 mm sur 30 mm et 21 mm d’épaisseur. La pierre était d’une pureté presque parfaite. En 1717, elle fut vendue au duc d’Orléans et devint ainsi le joyau le plus précieux de la couronne.

Babinet raconte que le Régent fut montré au peuple, avant même le vol des diamants de la couronne: « La présentation fut organisée de la sorte: les Passants avaient la possibilité d’entrer dans une petite salle et de demander à voir et à toucher le beau diamant de l’ex « tyran ». Ensuite, on donnait le diamant, devenu propriété nationale, au « citoyen » ou à la « citoyenne » vêtu(e) de haillons, à travers un petit guichet. La pierre était enserrée dans une solide pince en fer, attachée à son tour au guichet à l’aide d’une grosse chaîne en fer, ce qui permettait de montrer la pierre aux visiteurs. Deux gendarmes observaient la personne qui tenait la pierre. J’ai souvent eu la possibilité d’assister à cette visite des diamants de la couronne, mais j’ai toujours laissé passer l’occasion.

« Comment, Monsieur », me dit un pauvre jardinier. « Vous n’avez jamais touché le Régent de France ? Mes amis et moi l’avions cependant touché aussi souvent que nous le désirions pendant la Révolution ». D’après Louis Dieulafait(1887): Lors du vol des joyaux de la couronne en 1792, le Régent se trouva en position difficile. Ci-dessous suit un compte rendu du journal des tribunaux de cette époque.

« L’inventaire des joyaux de la couronne de 1791, à la fin du décret de l’assemblée, était à peine terminé au mois d’août 1792 lors de la dernière présentation au public, qui avait lieu tous les premiers mardis du mois de Quasimodo à Saint Martin. Après les 10 août et 2 septembre sanglants, le précieux « dépôt » fut naturellement fermé au public.

 La Commune de Paris, qui représentait le domaine de l’Etat, plaça les armoires, contenant entre autres les joyaux de la couronne, sous scellés. Dans la matinée du 17 septembre, Sergent, accompagné des deux autres commissaires, découvrit que des cambrioleurs avaient pénétré dans la pièce en escaladant la colonne située place Saint-Louis et en passant par la fenêtre. Ils avaient rompu les sceaux des grandes salles du Garde-Meuble, sans forcer les serrures, avaient vidé les armoires de leurs trésors et avaient disparu sans laisser de traces. Plusieurs individus furent arrêtés mais relâchés après de longues procédures ».

Une lettre anonyme, adressée à la Commune, annonçait qu’une partie des objets volés était enterrée dans le fossé de l’Allée des Veuves, aux Champs-Elysées. Sergent se rua avec ses collègues vers l’endroit indiqué avec beaucoup de précision. On y trouva, parmi d’autres objets de valeur, le fameux Régent ainsi que le gobelet, dit « calice de l’abbé Suger». Les deux trésors furent placés dans le Cabinet des Antiquités de la Bibliothèque Nationale.

Les investigations, en ce temps-là et même plus tard, n’ont jamais pu préciser si les cambrioleurs avaient un but politique ou si le cambriolage était le fruit du travail de simples criminels ayant voulu profiter d’une période de désorganisation de la police de sécurité. Certains prétendent que Piéton et Manuel ont réussi à s’échapper de la Champagne, en donnant le tout au roi de Prusse. D’autres racontent que les gardiens du dépôt auraient cambriolé le Garde-Meuble. Sergent fut surnommé Agate, suite à la façon mystérieuse dont il avait retrouvé le calice en onyx-agate. Aucune de ces assertions ne fut l’objet de poursuites judiciaires.

« Pourtant, je vous fais le compte rendu de la session à laquelle j’ai assisté à la Cour Suprême de Paris en 1804 lors de la condamnation d’un certain Bourgeois et d’autres individus inculpés de contrefaçon des billets de la Banque de France.

Un des accusés, ayant fait son service dans le régiment de la Manille se cachait sous le nom de Baba, et avait commencé par nier tous les faits. Durant les débats, cependant, il changea son fusil d’épaule et avoua sur toute la ligne en expliquant les trouvailles des faux-monnayeurs.

Il ajouta que ce n’était pas la première fois que ses aveux étaient d’importance pour la société, et qu’au cas où il serait condamné, il demanderait grâce à l’empereur. Sans lui, Napoléon n’aurait pas pu monter sur le trône et gagner la bataille de Marengo, il était l’un des cambrioleurs du Garde-Meuble et avait prêté main-forte à ses complices pour enterrer Allée des Veuves, le Régent et d’autres, objets trop facilement reconnaissables et qui auraient pu les trahir.

Le diamant Sancy
Le diamant Sancy

Le Sancy

Les avis sur l’origine du Sancy sont très divergents. Certains prétendent qu’il fut acheté par Sancy, ambassadeur de France à Constantinople, en 1570, pour 600 000 FF. Cette affirmation s’est révélée sans fondements car l’ambassadeur de France en Turquie était le fils de Nicolas Harlay de Sancy, Achille Harley de Sancy. Ce prélat fut expulsé par le Sultan pour cause d’extorsion.

Une version plus probable veut que le périple de la pierre, d’origine indienne, commence à Bruges en 1476. C’est là qu’elle fut taillée par Lode van Berkem selon sa nouvelle méthode pour Charles le Téméraire. Ce fut une des premières pierres taillées en poire aux facettes symétriques.

Le duc de Bourgogne fit sertir le diamant, soit dans son casque, soit dans une bague (selon les sources). Malheureusement, il décéda un an plus tard lors de la bataille de Granson, près de Nancy. Les pierres précieuses furent volées par les fermiers suisses, qui utilisèrent une technique infaillible pour identifier les vraies pierres. Ils les émiettèrent à coups de marteau ! Heureusement, le Sancy échappa à ce traitement radical.

Après quelques années de disparition, la pierre réapparaît en 1589 parmi les joyaux du roi du Portugal. Le souverain fuit Philippe II d’Espagne, et donna la pierre en gage au comte Nicolas Harley de Sancy, qui l’acheta finalement pour 100 000 £. Le comte était royaliste, fidèle à Henri III. Quand ce dernier lui demanda son soutien financier pour agrandir ses effectifs, Harley de Sancy se proposa de mettre le diamant en gage. Le duc de Bourgogne envoya son fidèle serviteur chercher la pierre précieuse, et celui-ci s’écria : « Plutôt mourir que me faire voler le diamant ! » Sans nouvelles de son serviteur, le roi ordonna une enquête. Le cadavre de l’homme, assassiné par des brigands, fut trouvé près du bois de Dôle. Il fut enterré avec tous les honneurs par le curé du village. Le roi, se souvenant des paroles du fidèle, fit cependant exhumer le corps. Lors de l’autopsie, on découvrit la pierre dans l’estomac de la victime. Le serviteur avait bien tenu parole. La pierre pouvait à nouveau servir de caution pour aider Henri IV.

Finalement, le diamant fut acheté par Jacques I, roi d’Angleterre, qui devait tenir tête au Parlement, à la révolution et surtout à Cromwell. La reine emporta les joyaux de la couronne dans sa fuite sur le continent, où elle les mit en gage pour aider son époux. Malheureusement, le roi fut décapité en 1649. La reine se trouva dans l’obligation de vendre les pierres quelques années plus tard pour payer ses dettes.

Le Sancy entra ultérieurement en possession du cardinal Mazarin, un grand collectionneur. Ce dernier en fit cadeau à Louis XIV, qui le porta sur sa couronne le jour de son couronnement. La pierre disparut également lors du cambriolage du Garde-Meuble le 17 septembre 1792, mais elle fut retrouvée de façon mystérieuse. Elle atterrit dans les mains de Napoléon, qui la vendit à un inconnu. Henri Jacob raconte que: « On la retrouva parmi les joyaux de la reine d’Espagne, qui l’offrit à Godai, prince de la paix, quand il regagna la France en 1828. Elle fut acquise par le prince Demidoff pour 625 000 FF, et c’est la somme de 100 000 $ qu’un prince indien déboursa pour le Sancy en 1864 ». En 1867, elle fut proposée par le commerçant parisien Oulmann pour le montant de 1000 000 FF. Le prix étant excessif, le diamant retourna auprès de son propriétaire, le Maharaja de Cuttrola, à Bombay.

Le milliardaire William Waldorf Astor acheta la pierre en 1906 et déclara être le seul propriétaire de la pierre historique. Le Maharaja de Patiala prétendit cependant la même chose. D’autre part, il y a aussi le Little Sancy ou le Beau Sancy. Cette pierre pesait 34 carats et appartint également au comte de Sancy.

Le Prince d’Orange l’acheta en 1647. Ultérieurement, elle appartint à son petit-fils, Frédéric Ier de Prusse. La dernière fois qu’elle fut aperçue, elle était sertie dans le « collier royal » lors du mariage de la princesse Marie de Saxe Altenbourg avec le prince Albert de Prusse, à Berlin en 1881.

Grands diamants récemment découverts

Le centenaire

Quel présent plus approprié pouvait s’offrir à l’occasion de son centenaire la firme De Beers?

Le groupe Sud africain qui contrôlait plus ou moins 70 % de la production mondiale du diamant brut dans les années quatre-vingt, s’est offert un diamant exceptionnel en couleur, pureté et poids. 

La pierre brute de 599 et fut découverte en 1980 dans la mine Premier en Afrique du Sud, et elle avait la taille d’un œuf. C’est dans cette même mine que fut découvert au début du siècle (1905), le plus grand diamant connu, le Cullinan, qui pesait plus de 3000 Ct.

La deuxième question ne fut pas aussi simple : où la tailler ? finalement on décida dans les mains expertes des tailleurs anversois.

Le Centenaire de la De Beers
Le Centenaire de la De Beers

Ce fut sous la direction de l’expert anversois Gabriel Tolkowsky que l’étude de la pierre brute débuta en 1986. Effectivement on a travaillé trois ans à l’étude et la taille de cette gemme exceptionnelle de 273,88 ct qui devient ainsi la plus grande pierre pure de haute couleur fin du xxe siècle. « The Centenary Diamond » n’est dépassé que par le « Cullinan I » en forme de poire, nommé « The Great Star of Africa » de 530,20 ct avec 74 facettes, et monté dans le sceptre de la couronne d’Angleterre que l’on peut visiter dans la Tour de Londres.

Le nom de Tolkowsky n’est pas inconnu dans le monde diamantaire. Déjà son grand-oncle Marcel Tolkowsky, se basant sur des principes physiques et mathématiques, créa la taille du brillant actuelle qui porte encore son nom. Gabriel quant à lui s’est aussi bâti une réputation d’expert dans la taille et ce n’est donc pas par hasard que la De Beers lui demanda de tailler cette gemme.

La pierre brute de près de 6 cm de long sur 4,5 cm de large se prêta le mieux pour la forme « Kite » ou « shield », cerf-volant ou blason. Ceci fut décidé après moult essais sur des modèles en polyester et en cristal. Puis on tailla des formes similaires mais plus petites, en diamant; rien ne fut laissé au hasard.

Il fallut ensuite créer de nouveaux outils adaptés à la grandeur de la pierre, outils munis de « sensors » pour mesurer la chaleur développée lors de la taille. Le danger existe toujours lors de la taille du diamant qui, suite à des tensions internes, peut exploser. Ce qui veut dire qu’elle se brise en multiples morceaux dans les plans de clivage. Ce risque est tout aussi grand avec des pierres pures que celles contenant des inclusions.

Étant donné la rareté de cette pierre qui est quasiment inestimable on comprend la tension nerveuse connue par les différents tailleurs.

Lorsque la pierre fut présentée à la presse par le président de la De Beers, Monsieur Nicky Oppenheimer, on annonça que la prime d’assurance était de près de 500000 $ le carat (ce qui est d’ailleurs fort bas).

Espérons que le grand public aura la possibilité lors de l’une ou l’autre exposition d’admirer ce miracle de la nature dont la beauté, l’éclat et la splendeur ont été rehaussés par les mains des artistes anversois.

→ Les tailles fantaisies vous fascinent ? Découvrez les tailles fantaisies les plus communes ainsi que leur signification

Le Lal Qila
Le Lal Qila

Le Lal Qila

L’expert en pierres précieuses est principalement confronté à un travail de routine. Les expertises, à part quelques exceptions, se suivent et se ressemblent. Le travail de laboratoire, bien que devant être exécuté avec minutie et précision, n’apporte pas souvent des moments d’exaltation.

Pourtant…

Genève, par un beau matin frisquet, on est au mois d’avril, je me dirige vers la banque. Une banque parmi tant d’autres dans cette ville où tout est organisé, aseptisé où le printemps colore les avenues et parcs de couleurs pastel. Genève s’éveille, les employés en complet sombre se dirigent vers leurs boulots d’un pas rapide. Je me présente à « la banque » imposante, style-début du xxe siècle, bruit feutré, l’on m’accueille à voix basse.

Le directeur, accompagné de deux autres personnes, tous trois avec un air sérieux de circonstance, m’apporte un écrin. L’une de ces personnes est le courtier en assurance qui a placé la couverture sur le marché de Lloyd’s de Londres et conditionnellement présent dès que le diamant est retiré du coffre.

Par contre, dans le dossier accompagnant la pierre je trouve une expertise du département de Physique de l’Université d’Anvers ainsi que du centre de recherche du Centre Nucléaire de Mol en Belgique (1995) qui confirme l’origine naturelle de la couleur. Une attestation de l’H.R.D. (Conseil Supérieur de Diamant) ainsi que de I.G.I. (International Gemmological Institute) accompagne la pierre confirmant la couleur naturelle et « last but not least » un certificat français de la Chambre de Commerce et de l’Industrie de Paris (CCIP de 1999), correspondant du GIA, qui confirme qu’après un examen approfondi la pierre est de couleur naturelle.

J’ouvre délicatement l’écrin et un frisson me traverse le corps, j’attrape la « chair de poule », j’ai de la peine à avaler ma salive, mes yeux se mouillent.

J’ai de la peine à croire ce que mes doigts tiennent: un diamant de 70 carats taille brillant. La pierre lisse et froide glisse lentement entre mes doigts, en 35 ans de carrière comme scieur, tailleur et négociant de diamant, j’en avais déjà vu de cette taille mais cette couleur… Jamais !

Du coup la couleur me fait penser au parc printanier que je venais de traverser, un vert tendre et soutenu. Grande comme un œuf de pigeon, je contrôle à la loupe, elle est presque pure. Un miracle de la nature. Une pierre exceptionnelle baptisée Lal Qila.

Au cours de la prise de photos, je me souviens du nom qui m’avait frappé lorsque j’avais feuilleté le Diamond Dictionary du GIA. Ce qui m’avait surtout frappé était le fait que ce soit une pierre historique qui selon le GIA était « colour-enhanced » ce qui veut dire que la couleur aurait été améliorée par irradiation, cette affirmation n’était pourtant basée sur aucune confirmation de laboratoire, ce que je trouvais déjà douteux.

Le Vert de Dresde, autre diamant vert exceptionnellement rare
Le Vert de Dresde, autre diamant vert exceptionnellement rare
Source photo : http://doi.org/10.3932/ethz-a-001034629
Gübelin, Eduard – Version modifiée

La plus grande pierre verte connue jusqu’à présent était le fameux Dresden Green de Frédéric August de Saxe, une poire de 40,70 ct. Lal Qila a presque le double du poids.

La pierre fut découverte au Brésil en 1937 et pesait près de 140 carats. Elle fut probablement taillée au Portugal et vendue à un Maharadjah résident dans un château fort nommé Lal Qila (nom prestigieux en Inde). Lors de l’indépendance de l’Inde en 1947 le diamant qui pesait 72,76 ct fut vendu et retaillé par Harry Winston en 1949 en une pierre de 70,11 carats, il aurait ensuite appartenu au roi Farouk d’Egypte en 1951 mais aurait disparu lorsqu’il fut détrôné en 1952. Depuis personne ne savait où elle était. Actuellement elle appartient à un groupe de collectionneurs qui désire rester anonyme.

Estimer la valeur d’un diamant vert de cette taille n’est possible que par comparaison. Malheureusement on ne peut pas la comparer car elle est unique. On peut donc se baser sur des pierres similaires mais plus petites par exemple vendues lors de ventes aux enchères dans les salles prestigieuses telles que Christies ou Sothebys.

Lors de vente aux enchères des pierres de collection peuvent atteindre des prix imprévisibles.

Ainsi un diamant rouge de 0,80 carat a atteint près de un million de dollars.

Avril 1988, Sotheby’s New York un diamant couleur fancy yellowish-green en forme de poire de 3,02 carats est vendue à 564570 $ le carat. Dans le luxueux catalogue annonçant les ventes de Sotheby’s en octobre 1999 un 58 diamant vert de 0,90 carat est annoncé avec photo avec la mention « estimation sur demande » au lieu du prix estimé habituellement. Le 16 mai 2001 un diamant rond de 1,65 carat, « extremely rare fancy deep green » est catalogué chez Sotheby’s à 700000 $.

Mon estimation originale était de 1 250 000 $ le carat. 

Le nom Lal Qila veut dire « le château rouge » c’est le nom donné à la première forteresse d’enceinte de fortifications en Inde comme celle de Delhi construite par les empereurs Moghols ou de la ville d’Agra. Le premier château étant toujours construit en briques rouges.

Cette pierre, tout comme la plupart des joyaux de cette période, termine son fabuleux voyage dans les collections, soit américaines, soit chez les nizams, nababs de l’Inde. La période de faste fut le xixe siècle. Lors de la proclamation de la reine Victoria comme impératrice des Indes, les trésors de l’Inde prennent le chemin vers Londres tels que le diamant Koh-i-Noor, le rubis Timur de 352 carats. Le futur roi Edouard VII ramène « des caisses pleines de pierres précieuses ». Pourtant des pierres précieuses inestimables sont restées dans les coffres des Grands de l’Inde. La fortune de certaines familles ou clans a permis l’achat de pierres précieuses exceptionnelles telles que l’Al Quila.

Lal Qila est actuellement en lieu sûr, bien protégé, bien assuré. Espérons qu’un jour on pourra admirer cette merveille de la nature lors d’une exposition de prestige organisée par le Conseil Supérieur du Diamant (HRD) ou par le Centre de Promotion du Diamant de la De Beers, comme à Paris en 2001.

Le bleu Oppenheimer de 14,62 carats, a été vendu chez Christie's pour 57,5 millions de dollars US le 18 mai 2016
Le bleu Oppenheimer de 14,62 carats, a été vendu chez Christie’s pour 57,5 millions de dollars US le 18 mai 2016
Le diamant Pink Star de pureté IF de 59,6 carats est exposé chez Sotheby’s. La maison de vente aux enchères est désormais propriétaire du diamant après que l’acheteur a manqué à son offre gagnante de 83 millions de dollars américains.

Autres pierres exceptionnelles

Le 14 novembre 1984, le troisième plus grand diamant bleu du monde fut vendu lors d’une vente chez Christie’s à Genève. Cette poire exceptionnelle de 42,92 carats atteignit le montant record de 4,6 millions de dollars. La pierre d’origine inconnue fut signalée une première fois chez Cartier en 1913, et appartenait à un important homme d’affaires de Kiev. La pierre fut sertie dans un collier, entourée de 46 brillants de couleur 59 pastel. Elle disparut de Russie en 1916, pour réapparaître en Suisse en 1984, où elle fut achetée par le grand joaillier

Actuellement, des pierres de qualité exceptionnelle (rouge, rose, bleue, etc.) se vendent sur le marché. Elles sont acquises par des courtiers, opérant au nom de clients importants désirant garder l’anonymat.

La somme la plus élevée jamais perçue pour une pierre en vente publique, est incontestablement celle payée pour le diamant vendu en 1987 chez Christie’s à New York. Théodore Horovitz, grossiste établi à Genève, acheta la pierre pour le sultan du Brunei, plus grand collectionneur de pierres exceptionnelles au monde. Il la paya 880000 $ ou 926000 $ par carat.

Dans le courant du mois de novembre 1990, c’est le Mouawad Splendour, diamant ovale de 101,84 carats, qui atteignit chez Christie’s le montant de 13 millions de dollars.

D’autres pierres importantes, par contre, furent vendues à un prix remarquablement bas. Ainsi, The Incomparable, pierre de 407 carats, changea de propriétaire pour à peine 12 millions de dollars, et Christie’s à Londres vendit le Diamant Agra (32,24 carats) pour la « modique » somme de 6,9 millions de dollars.

Le Golden Jubilee aussi nommé l'Anonyme
Le Golden Jubilee aussi nommé l’Anonyme

Le « Golden Jubilee » anciennement « Unnamed Brown » ou Anonyme

Le diamant de couleur brun-or surnommé l’anonyme ou plutôt le diamant brun sans nom, fut découvert lui aussi dans la mine Premier à la même période que le Centenary. L’Unamed brown pesait à l’état brut 755,50 ct, sa couleur attractive et chaude lui donne un charme mystérieux.

Malgré que la pierre ait des fissures importantes, des tensions internes et des inclusions noires, le tailleur anversois Gabi Tolkowski pris la pierre en main au sens propre et figuré car il avait déjà la maîtrise des pierres exceptionnelles telles que le Centenary.

Grâce à sa technique de taille basée sur les dernières technologies il commença la taille fin mai 1988 ; un mois plus tard la pierre pesait 716 carats 60 et l’année suivante après des recherches approfondies il obtint 700 carats de préforme avant de passer au brillantage.

Le résultat fut une merveille de 545,67 carats taillée en coussin de couleur or-brun plus spécifiquement fire – rose – cushion (rappelons que la série des tailles fleurs entre autre fire-rose est une création du même tailleur anversois) avec 148 facettes, 55 pour la couronne, 69 dans la culasse et 24 dans le rondiste. 

Cette pierre ayant appartenu à la De Beers fût présentée pour la première fois au grand public en février 1995 en Thaïlande où le roi de Thaïlande pu l’admirer. 

Après une transaction avec la De Beers, la pierre entra en possession de la famille royale sous le nom de « Golden Jubilee Diamond » et le grand public a pu l’admirer gratuitement dans le « Jewellery Trade center » de Bangkok.

La pierre a été sertie dans le sceptre royal spécialement dessiné pour la pierre après avoir été exposée dans différents endroits en Thaïlande et à l’étranger. La pierre est maintenant la plus grande pierre taillée au monde suivie du Cullinan I qui n’a « que » 530,20 carats. Ainsi l’innomé est définitivement entré dans l’histoire sous le nom du Golden Jubilee célébrant le 50e anniversaire du roi sur le trône de Thaïlande.

DRESDEN GREEN (DE VERT DE DRESDEN)

Poire de 40,70 ct, la plus grande pierre de cette couleur. Achetée par Frederic August de SAXE en 1741, elle est exposée dans les caves vertes à Dresden

STEWART

découvert dans la rivière VAAL en Afrique du Sud en 1872. La pierre brute pesait 296 ct, taillée en une taille ancienne de 123 ct de couleur jaune ; devrait se trouver dans une collection privée.

STAR OF SOUTH AFRICA (étoile d’Afrique du Sud)

Poire de 47,69 ct sortie d’une pierre brute de 83,50 ct, découverte près de la rivière ORANGE (Afrique du Sud) en 1869; la pierre fut vendue par CHRISTIE’S à Genève en 1974. Le propriétaire est inconnu.

TAYLOR BURTON

De couleur F-G pure la poire pèse 69,42 ct provenant d’une pierre brut clivée de 240,80 ct, découverte dans la mine Premier en 1966 achetée par Richard BURTON en 1969.

GRAND CONDÉ

GRAND CONDÉ

diamant en forme de poire de couleur rose de 9 ct. Le roi Louis XIII l’offrit en 1643 à Louis de Bourbon, prince de Condé commandant des armées françaises lors de la guerre de 30 ans. Volé au musée Condé à Chantilly en 1926, il a été retrouvé quelques années plus tard.

AGRA

diamant rose-clair 32,24 ct ayant appartenu au premier empereur MOGOL BABUR, elle fut achetée dans la ville d’Agra par le Duc de BRUNSWICK. Vendu par Christie’s à la CIBA Corporation de Hong Kong. LEOPOLD Diamant taille brillant de 10 ct. Appartient à la famille royale de Belgique

STAR OF THE EAST (étoile de l’Est)

Une poire de 94,80 ct d’origine indienne ayant appartenu au Sultan ABDUL-HAMID II, Cartier, Roi Farouk d’Egypte et rachetée par HARRY WINSTON en 1992

BRUNSWICK BLUE

Poire de 13,75 ct. et de couleur bleu intense ayant appartenu au Duc de BRUNSWICK. Elle aurait été retaillée du « Grand bleu de France » ensemble avec le « Hope »

STAR OF SIERRA LEONE

STAR OF SIERRA LEONE

Découvert en 1972 près de KONO on tailla la pierre de 968,90 ct. en 11 pierres dont plusieurs D – pures.

LOUIS CARTIER

Poire de 107,07 incolore et pure sortie d’une pierre brute de 400 ct. découverte en 1974 en Afrique du Sud. Propriétaire actuel inconnu.

DE BEERS

 découvert dans la mine De Beers en 1888. La pierre brute pesait 428,50 ct. et fut taillée en un coussin de 234,50 ct. En 1889 elle fut vendue à un maharadja hindou et sertie dans un collier par Cartier en 1925. Elle est actuellement dans une collection privée.

DARYA-I-NUR

Diamant taille émeraude à grande table de 186 ct. ayant appartenu aux empereurs Mogols et fait partie des trésors de la couronne d’Iran.

DEEPDENE

DEEPDENE

Coussin de 104,52 ct. fut longtemps exposé à l’académie des sciences de Philadelphie. Appartiendrait à un négociant de Francfort (Allemagne).

EUGENIE-UNZUE

EUGENIE-UNZUE

Cœur de 31 ct. de couleur bleu ayant appartenu à l’impératrice Eugénie de France, achetée par Cartier en 1910 qui le vendit à un client argentin nommé UNZUE. En 1964 Harry Winston vendit la pierre à MARJORIE 62 MERRIWEATHER POST qui l’offrit au Smithonian Institution de Washington DC

UNCLE SAM

découvert dans le CRATER OF DIAMONDS STATE PARK DE MUFREESBORO ARKANSAS en 1942. Il fut taillé en une taille émeraude de 12,42 ct. et il est le plus grand diamant découvert aux Etats-Unis. Le propriétaire actuel est inconnu

EUGENIE

Oval de 52,35 ct. sortant d’un diamant brut d’environ 100 ct. du MINAS GERAIS — BRESIL en 1760. Ayant appartenu à l’impératrice CATHERINE II offert à son amant le Prince POTEMKIN, vendue à l’empereur NAPOLEON III en 1853 qui l’offrit à son épouse EUGENIA MARIA DE MONTIJO, a disparu depuis, et serait en possession privée à Anvers.

ENGLISH-DRESDEN

diamant incolore et pur de 78,53 ct. en forme de poire sortant d’un brut de 119,50 ct. découvert à BAGAGEM (MINAS GERAIS-BRESIL) a appartenu à EDUARD Z. DRESDEN de Londres, actuellement dans une collection privée en Inde.

TIFFANY

TIFFANY

taille coussin de 128,51 ct. provenant d’un brut de 287,42 octaèdre découvert en 1878 à Kimberley (Afrique du Sud) dans une concession appartenant à la French Company

NASSAK OU OEIL DE SHIVA

provenant d’un triangle de 89,59 ct. Sorti de l’œil d’une statue de SHIVA du temple NASIK. Retaillé en 1818 en un 80,50 ct, HARRY WINSTON la retaille en une D — Pure

STAR D’ ESTE

Diamant provenant des Indes de 26,16 ct ayant appartenu à la famille ESTE de Modène (Italie) la pierre a disparu mais on croit que le roi FAROUK d’EGYPTE l’aurait achetée en 1951.

PASHA D’EGYPTE

Taille « old mine » de 40 ct achetée par IBRAHIM PASHA en 1848 et retaillé en une D — Pure de 36,22 ct. Devrait être dans une collection privée italienne.

STAR OF THE SOUTH (étoile du Sud)

Découvert dans la mine près de BABAGEM (MINAS GERAIS — Brésil) en 1853 pesait 261,24 ct. La pierre de 128,80 ct appartiendrait à un collectionneur de pierres précieuses en Inde

PIGOT

Offert en 1763 au Baron George PIGOT gouverneur de MADRAS, la pierre a 49 ct et fut vendue dans une loterie en 1801. La pierre à disparu actuellement.

POLAR STAR (étoile polaire)

Coussin de 41,29 ct d’origine Indienne, ayant appartenu à Joseph Bonaparte, il fut acheté par la princesse TATIANA YOUSSOUPOFF et vendu à un négociant en pierres précieuses du SRI-LANKA.

BLACK ORLOV

BLACK ORLOV

Le Black Orlov diamant noir de 67,5 carats, sortant d’un brut de 195 ct. Aussi connu sous le nom de « l’œil de Brahma » provenant d’une statue de Brahma. D’origine d’un temple près de Pondicherry dans le sud de l’Inde, serait à l’origine de la mort violente de deux princesses Russes, du voleur mais aussi des futurs propriétaires. La pierre ovale est sertie dans une broche avec 108 diamants blancs, vendue en 1991 par Sotheby’s, New-York.

La Tablette de l’Islam

La Tablette de l’Islam

Le « Tablet of Islam » diamant noir de 160,18 carats taillé à Anvers et vendu en Extrême Orient. La pierre d’origine brésilienne est octogonale avec l’inscription « Allah akbar » (Allah est grand) gravé sur la table à l’aide d’un rayon laser.

LE VULCAIN

LE VULCAIN

Le Vulcain, diamant noir de 178,88 carats. En forme de poire de couleur noir à teint cuivré, d’où son nom a été taillé à Anvers et vendu à Saint-Amand-Montrond en France.

MILLENIUM DIAMOND (L’étoile du millénaire)

MILLENIUM DIAMOND (L’étoile du millénaire)

Le De Beers « Millennium Diamond » est une poire de 203,04 carats de couleur D et pure du groupe De Beers et Steinmetz

LE SHIZUKA

LE SHIZUKA

Le Shizuka de 101,27 carat, sortant d’un brut de 460 carats taillé par le Groupe Taché et vendu chez Christie’s pour 6,21 millions de dollars comme cadeau de mariage à une jeune mariée de 16 ans en Asie

BLUE MOON

BLUE MOON

Il a été vendu par Sotheby’s à Genève pour 40 millions d’euros. L’acheteur, un collectionneur privé de Hong Kong, a payé 4,02 millions le carat, soit un prix record pour un diamant. Ce collectionneur a instantanément rebaptisé la pierre “The Blue Moon of Josephine”, du nom de sa fille de 7 ans. La “Lune Bleue” pesait 30 carats bruts lors de son extraction. Elle a été achetée par la société Cora International à New York qui a fait tailler et polir le diamant. Ces opérations ont duré six mois et le nom choisi pour ce bijou exceptionnel est tiré de l’expression anglaise “Once in a blue moon” (une fois dans une lune bleue), qui fait référence à un événement très rare.

ALEXANDER PUSHKIN

ALEXANDER PUSHKIN

Alexandre Pouchkine, la troisième plus grosse pierre trouvée en Russie en 1989, dans la mine Udachny d’Alrosa : 320,65 ct, taillée 298,48 ct.

INCOMPARABLE DIAMOND

INCOMPARABLE DIAMOND

Incomparable Diamond, 890 carats, trouvé à Mbuji Mayi RDC en 1980 et taillé avec une pierre principale de 407,78 carats

© Dureté 10 – Eddy Vleeschdrager