Les améliorations de la couleur, la détection
Sommaire : Les améliorations de la couleur, la détection
La valeur d’une pierre à la couleur jaunâtre est nettement moins élevée que celle d’une pierre incolore. Par contre, une pierre fortement colorée (verte, bleue, rouge, jaune ou rose) a beaucoup de valeur à cause de l’effet spécial qu’elle produit et de sa rareté. Il est donc compréhensible que l’homme ait voulu intervenir sur la couleur d’une pierre jaunâtre, soit en éclaircissant la couleur, soit en la changeant en couleur intense.
Comme nous l’avons vu, la méthode la plus simple consiste à enduire la pierre d’un produit bleuté (coating). On enduit ainsi la pierre entière ou uniquement le rondiste. Cette dernière possibilité est la méthode la plus appliquée mais la plus frauduleuse, car elle ne se détecte pas facilement tout en améliorant la couleur.
Les produits utilisés à cet effet sont par exemple l’encre bleue ou l’oxyde d’aluminium ou de zircon.
La technique peut néanmoins être détectée à la loupe même après le sertissage. On voit alors des taches et des parties mates irrégulières ou même granuleuses. La bague peut être plongée dans un bain à ultrasons, ou dans un bain d’acétone. L’encre peut parfois être enlevée à la vapeur.
Les coatings plus difficilement détectables sont ceux utilisés pour les lentilles de caméra, car l’éclat des facettes normalement polies a disparu. Si la pierre n’est pas sertie, il suffit de la faire bouillir dans un bain d’acide sulfurique.
Les méthodes qui ont suivi sont plus sophistiquées et consistent en irradiation par les réacteurs nucléaires.
Par le réchauffement (± 450 °C), les pierres recouvrent partiellement leur couleur originale et perdent parfois leur radioactivité. Cette radioactivité peut être détectée à l’aide du compteur Geiger.
Une autre tentative de correction consiste en l’irradiation des particules élémentaires à l’aide d’un cyclotron. L’instrument a été mis au point par le physicien américain E.O. Lawrence en 1929. Le cyclotron permet d’accélérer des particules chargées (protons ou électrons) à des vitesses successives. Ces particules sont forcées de parcourir une trajectoire circulaire à travers un champ magnétique. En plaçant un diamant dans la trajectoire de ces particules accélérées, ces dernières mitraillent le diamant et modifient ainsi sa structure atomique. La couleur obtenue varie entre le bleu vert et le bleu.
Cette irradiation peut parfois être détectée lorsque la colette présente des ombres en forme d’ombrelle, ou lorsqu’il y a des anneaux au rondiste. Une étude au microscope montre des taches brunâtres à une certaine profondeur. Le spectroscope peut mettre à jour les lignes d’absorption à 741 nm après irradiation et à 594 nm après traitement thermique. Une autre méthode consiste en l’irradiation par neutrons rapides dans un réacteur nucléaire. La pierre subit une coloration interne et le spectroscope permettra aussi de voir une ligne d’absorption à 741 nm.
Finalement, il y a l’invention du physicien R. J. Van de Graaf. En 1931, il construit un générateur électrostatique qui peut charger l’électrode à un potentiel très élevé, grâce à une liaison isolante mobile. Ceci permet l’irradiation du diamant avec des électrons, ce qui donne une couleur bleue très typique à la pierre. Les pierres colorées de cette façon ne sont néanmoins pas comme les diamants bleus naturels (type IIb).
Toutes ces pierres peuvent être soumises au traitement thermique après irradiation.
Des scientifiques russes auraient développé une technique qui permet de corriger la couleur de cristaux contenant de l’azote (l’azote donne une couleur jaunâtre à la pierre). Le procédé consisterait en l’incorporation d’azote en agrégats à une température plus basse. Il en résulterait une pierre incolore. De là, on peut guider le diamant vers plusieurs types de couleurs, à une température de plus de 2000 °C. D’autres laboratoires prétendent, quant à eux, que cette température intensifie la couleur jaune.
Le Romain Vito Cataldo aurait découvert une nouvelle source d’énergie qui se développerait au niveau atomique. Il utilise à cet effet trois appareils différents, adaptés à chaque qualité de diamant, et conçus à partir de matières dures. À l’intérieur d’une capsule de la taille d’un œuf, se produiraient des phénomènes équivalents à une éruption volcanique. D’autre part, les températures descendraient jusqu’à – 30 et – 40 °C. Les diamants passeraient de trois à quatre mois dans un tel dispositif, et il en résulterait une diminution remarquable de la tonalité chromatique. Les diamants en sortent plus blancs et plus brillants. Les diamants blancs tournent au extra white ou au exceptional white.
Selon Vito Cataldo, le traitement de diamants contenant des inclusions, permet de voir diminuer le taux de noir de 50 à 100 %. Les diamants bruns perdent leurs taches, et ils blanchissent. Les diamants industriels, enfin, durcissent de 25 à 30 % au-dessus du dixième degré sur l’échelle de Mohs.
© Dureté 10 – Eddy Vleeschdrager