Analyse des tailles

Sommaire du chapitre : Analyse des tailles

Taille en marquise

Les cristaux convenant le mieux pour la taille en marquise sont principalement les irregulars, les naats et les blocks, mais quand une pierre est allongée et de matière brute pure, on la taille de préférence en marquise. En effet, si on devait lui donner une forme arrondie comme celle du brillant, la perte en matière première serait trop importante. La demande influence parfois aussi les fabricants qui choisissent alors la taille en marquise alors qu’en perdant un peu plus de poids, on aurait pu, tout aussi bien, tailler en brillant.

Différentes taille en forme de marquise, à gauche large et à droite allongée
Différentes taille en forme de marquise, à gauche large et à droite allongée

La forme extérieure d’une marquise est celle de deux arcs égaux qui se rejoignent par leurs extrémités en formant ainsi deux pointes. Ce sont ces pointes qui rendent difficile le façonnage de la marquise, difficulté que se partagent d’ailleurs le débruteur comme le tailleur. Le travail de la marquise impose un matériel plus varié, surtout en pots, que celui de la taille du brillant et souvent, elle oblige à avoir recours au sertissage dans les anciens dops à soudure. Le façonnage des pointes requiert la plus grande attention. Elles se brisent à la suite de chocs brutaux, en particulier les 4 pointes, lesquels se trouvent généralement sur la structure clivée.

Une marquise, en raison de sa forme qui ne permet pas d’avoir une inclinaison régulière des facettes de 41°, ne peut pas donner le feu et l’éclat d’une forme ronde comme celle du brillant.

Taille en croix avec plusieurs pinces
Taille en croix avec plusieurs pinces

Taille en croix

Son but est de :

  • Mettre la pierre à la forme de base désirée ;
  • Donner un meilleur aperçu des proportions entre couronne et culasse ;
  • « Ouvrir » les parties opaques de la pierre afin de pouvoir en déceler les impuretés ;
  • Garder la possibilité de basculer la pierre si besoin est.

La taille en croix de la marquise se déroule dans l’ordre suivant :

Prétaille

Etude de la forme débrutée

Il s’agit de définir la forme la plus avantageuse en observant les défauts les plus visibles et, ainsi, de pouvoir déterminer la méthode de travail à suivre.

Octaèdre et dodécaèdre à trois points non scié pour la taille marquise
Octaèdre et dodécaèdre à trois points non scié pour la taille marquise

La table

La taille de la table est de la plus grande importance et la position précise de cette facette dépend en grande partie des faces naturelles présentes à la partie supérieure de la pierre et des impuretés qu’elle peut avoir. On ne taille jamais la table à sa grandeur définitive afin de garder la possibilité, après la taille en croix de la partie inférieure, de la basculer pour diminuer ou éliminer toute imperfection.

Les pierres ne présentant pas de problème sont serties dans les dops à soudure; pour les pierres non sciées, ou possédant des faces naturelles très grandes, pour les pierres dont la table est mal contresciée ou doit être basculée, leur sertissage doit se faire avec le dop mécanique à deux pinces.

Dénomination des facettes du haut et du bas de la marquise. Proportion de la taille en croix
Dénomination des facettes du haut et du bas de la marquise. Proportion de la taille en croix
Marquise en 3D
Marquise en 3D
Variations d'une marquise
Variations d’une marquise

Partie inférieure

On commence le travail en croix des marquises par la taille de la partie inférieure pour les raisons suivantes :

  • Donner à la pierre une forme plus appropriée afin de mieux pouvoir la sertir pour tailler la partie supérieure ;
  • Déterminer d’éventuelles imperfections invisibles et pouvoir ainsi déterminer la méthode de travail, c’est-à-dire procéder à un achèvement normal ou faire un prétaillage des faces où sont localisées les impuretés.

On taille donc :

Les excédents

Pour faciliter la taille de ces facettes, il est utile de dessiner au préalable une ligne de rondiste à la hauteur de la face naturelle la plus engagée vers la ceinture de la pierre. Les 2 excédents sont taillés avec une inclinaison de 42° en laissant, si possible, une colette à naturel. Dans certains cas, en particulier avec les marchandises de qualité inférieure, l’inclinaison peut aller jusqu’à 34°, mais dans ce cas, on taille le rondiste.

Avec les 4 pointes ayant de grandes faces naturelles ou qui ont des facettes d’excédents clivées, on est parfois obligé de tailler d’abord partiellement en croix les coins de pointe afin de pouvoir mieux sertir la pierre.

Les coins de pointe

Avec le façonnage de ces facettes, la colette vient se placer au milieu et les excédents prennent leur forme normale de pavillons. Elles sont taillées en alignement par rapport au rondiste à la même profondeur que les excédents. Les coins de pointe sont plus redressés dans les pierres bien arrondies et plus à plat dans les pierres allongées.

Rico dop pour marquises
Rico dop pour marquises
Proportions d'une taille marquise
Proportions d’une taille marquise

Partie supérieure

Pour la taille en croix de la partie supérieure, on doit surtout tenir compte de l’épaisseur des pierres afin de définir l’inclinaison des facettes par rapport à la table, mais on doit veiller également à leur position et à leur grandeur.

Les excédents

  • Position : les arêtes de table des excédents doivent être parallèles avec la ligne imaginaire tracée de pointe à pointe.
  • Inclinaison: elle dépend de l’épaisseur de la pierre. On ne redresse pas trop cette inclinaison pour les motifs suivants :
    • afin de garder la possibilité de basculer la pierre,
    • afin de pouvoir enlever à la reprise la colette à naturel laissée à une pierre insuffisamment épaisse.
  • Grandeur: au cours du travail en croix, les excédents ne sont jamais taillés à la grandeur définitive,

Les coins de pointe

Les proportions de ces facettes se déterminent par rapport aux excédents. Elles doivent avoir les mêmes dimensions les unes par rapport aux autres et être au même alignement sur le rondiste. Aux pointes, elles sont travaillées l’une dans l’autre et leurs arêtes de séparation doivent être dirigées droit vers les pointes.

On peut constater que les coins de pointe sont plus longs que les excédents et qu’après leur taille, les excédents ont la forme du bezel du brillant mais sont, néanmoins, plus allongés.

Reprises

Leur but est de donner aux facettes leur grandeur définitive et leurs justes proportions compte tenu de la forme à obtenir, et de les polir.

L’ordre logique de ce travail commence par la partie supérieure, continue par celui de la partie inférieure et s’achève avec le polissage de la table.

Partie supérieure

Les excédents

On doit veiller particulièrement à l’inclinaison et à la grandeur ou à la proportion de ces facettes par rapport à la partie inférieure et à la table. L’inclinaison, par rapport à la table, est fonction de l’épaisseur de la pierre. Les proportions de la partie supérieure de la marquise sont définies par la largeur des excédents par rapport à la table. Elle est la même que pour la forme du brillant.

Les coins de pointe

Ces facettes, légèrement travaillées aux pointes les unes dans les autres, doivent être parfaitement alignées sur le rondiste.

Partie inférieure

Les excédents

Comme les coins de base du brillant, les excédents de la marquise sont taillés avec une inclinaison de 41°, exactement en dessous de ceux de la partie supérieure et en respectant la largeur de la bande du rondiste.

Polissage de la table

Ce travail est gardé pour la fin pour éviter d’avoir à la repolir s’il arrivait qu’elle « brûle » en taillant d’autres facettes.

Positions de coupe :

Comme pour la forme du brillant, la forme de la marquise peut se présenter en 4, 2 ou 3 pointes. Les positions de coupe à adopter seront dans chaque cas les mêmes que celles qui ont été mentionnées pour la taille en brillant.

Taille en 8⁄8

Ce travail comprend pour la partie supérieure 4 facettes, c’est-à-dire 2 excédents et 2 bezels de pointe, et pour la partie inférieure seulement 2 excédents. Comme les excédents de la partie supérieure et de la partie inférieure ont déjà été posés par le tailleur en croix, ce seront uniquement les bezels de pointe de la partie supérieure qui devront être taillés.

Une marquise montée sur une bague
Une marquise montée sur une bague

Ils sont au nombre de 2 et sont taillés sur les arêtes de séparation des coins de pointe. Leur forme est identique et ressemble à celle du bezel du brillant, mais ils sont plus allongés et plus étroits, ce qui signifie que leur arête de table est sensiblement plus courte. Sur le rondiste, ils n’ont plus la forme incurvée mais ils se divisent au milieu pour terminer en pointe. Leur grandeur s’obtient :

  • En taillant les pointes des bezels aussi loin vers le rondiste que les coins de pointe se trouvant à côté,
  • En donnant la même inclinaison aux bezels de pointe par rapport aux arêtes de table, comme avec les bezels du brillant.
Taille marquise avec colette en pointe ou allongée
Taille marquise avec colette en pointe ou allongée

Brillantage

Partie supérieure

  1. PARTIE SUPÉRIEURE LES ÉTOILES

Étoiles latérales des excédents

Elles sont au nombre de 8. On les taille le long de la table, sur les pointes des arêtes de séparation entre les excédents et les 4 coins de pointe.

Étoiles latérales des pointes

Ces 4 étoiles ont une même forme commune en triangle scalène avec un très petit côté le long du bezel de pointe. Leur hauteur est la même que celle des étoiles latérales des excédents et elles sont taillées à partir du milieu des arêtes de la table et des coins de pointe jusqu’au milieu des arêtes des bezels de pointe.

LES HALÉFIS

Ils sont posés, à partir du rondiste vers les étoiles, sur les pointes des arêtes de séparation des excédents et des coins de pointe. En dessous de chaque étoile, on taille donc un double petit haléfi, de sorte que l’on obtient huit doubles ou seize simples petits haléfis. Au rondiste, ils sont plus longs que ceux du brillant à qui ils ressemblent, bien que leurs dimensions soient notablement différentes.

On les divise en deux groupes :

Petits haléfis des excédents latéraux

Comme il y a 2 excédents latéraux, on obtient donc 4 doubles petits haléfis. Ils ont la même forme commune qui ressemble à celle du brillant mais ils sont plus étalés. Le coin de pointe et l’haléfi d’excédent ont même forme et même grandeur. Ils sont taillés au rondiste, respectivement jusqu’au milieu des coins de pointe et au milieu des excédents correspondant aux étoiles se trouvant au-dessous. Les arêtes de séparation intermédiaire sont posées à angle droit sur les arêtes de la table et des étoiles se trouvant au-dessus, de sorte que le coin de pointe et les petits haléfis des excédents se trouvent avoir la même grandeur.

Petits haléfis des pointes latérales

Il y a deux pointes latérales qui permettent également d’obtenir 4 doubles petits haléfis, de même forme mais de dimensions différentes. Les petits

haléfis de bezel sont taillés jusqu’aux petits haléfis des coins de pointe en se joignant à ceux des excédents jusqu’au milieu de la pointe de coin. Les arêtes de séparation sont à angle droit par rapport aux arêtes de la table et des étoiles. Les haléfis des coins de pointe sont plus étalés que ceux des bezels.

Positions de coupe :

Les positions de coupe indiquées pour la taille en brillant sont également valables pour la taille en marquise.

Partie inférieure

Le brillanteur n’exécute aucun travail en 8⁄8 à la partie inférieure puisque les excédents ont déjà été posés par le tailleur en croix et qu’aucun pavillon ne sera taillé en dessous des pointes des bezels.

Les petits haléfis de la partie inférieure terminent donc le travail de brillantage.

On compte 8 doubles petits haléfis, soit 16 petits haléfis simples. Ils sont posés le long du rondiste sur les arêtes de séparation des excédents et des coins de pointe, à gauche et à droite des longues arêtes des coins de pointe. Ils sont taillés exactement en dessous de ceux de la partie supérieure de la pierre.

Marquise

On les divise en deux groupes :

Marquise

Petits haléfis des excédents latéraux

Du fait qu’il y a 2 excédents latéraux, on obtient 4 doubles ou 8 simples petits haléfis qui ont une forme commune. Ils sont aussi longs que ceux

du brillant, mais ils sont plus larges au rondiste. Ils doivent être taillés très précisément en dessous des petits haléfis de la partie supérieure.

Petits haléfis des pointes latérales

Avec les 2 pointes latérales, on obtient 4 doubles ou 8 simples petits haléfis. Les facettes sont taillées l’une contre l’autre, séparées par les longues arêtes des coins de pointe, et situées exactement en dessous des petits haléfis des pointes latérales de la partie supérieure. La longueur de ces haléfis peut varier selon les indications du fabricant. Parfois, ils seront taillés à la même distance du rondiste que les haléfis des excédents ou à la même distance de la colette ou bien un peu plus longs.

La colette

Les coins de pointe sont taillés de telle manière que la colette vienne se placer juste au milieu de la longueur de la pierre. Cela impose un contrôle constant du travail en cours d’exécution. Si on veut obtenir une colette pointue, ceci est particulièrement vrai pour le premier coin de pointe puisqu’il sera nécessaire de faire correspondre les trois autres coins avec le premier.

Si on désire une colette allongée, on taille le premier coin de pointe un peu moins long, mais en veillant à ce qu’il se trouve exactement au milieu de la pierre.

La poire ou pendeloque
La poire ou pendeloque

Taille en pendeloque (ou poire)

La forme de la pendeloque s’apparente à celle d’un demi-brillant accolé à une demi-marquise. On peut aussi la comparer à une amande.

La taille en poire se décide quand la forme de la pierre brute s’y prête le mieux et permet de garder le maximum de matière première. Elle dépend aussi du marché selon qu’il demande ou non cette forme.

Les pierres brutes qui conviennent le mieux pour la taille en pendeloque sont les irregulars, les naats et les blocks. Elles peuvent être des 4 pointes, des 2 pointes ou des 3 pointes, mais les faces naturelles ne se trouvant pas toujours au même endroit, on rencontre, par exemple, des 4 pointes dont les arêtes se trouvent sur les excédents et les faces sur le sommet et inversement. En raison des nombreuses possibilités qui peuvent se présenter, il serait fastidieux d’énumérer toutes les positions de coupe qui en découlent et le tailleur devra utiliser judicieusement ses connaissances en cristallisation pour choisir les positions de taille qui s’imposent en gardant présent à l’esprit le fait qu’il devra toujours tailler au travers des structures lamellaires afin d’entamer les différentes facettes et d’obtenir ainsi de bons résultats.

Tout comme la marquise, la pendeloque n’offre pas le même éclat et les mêmes feux que le brillant. Le maximum d’éclat est concentré le long des excédents ; par contre, il est faible aux quatre coins de pointe en raison de leur étalement. Pour obtenir un peu plus d’éclat et de réflexion de la lumière dans les pointes, on taille actuellement le rondiste en petites facettes de sorte que la lumière puisse pénétrer et que les bandes grisâtres ne puissent pas être réfléchies dans les coins de pointe. En dehors de ces considérations, la valeur de la pendeloque vient surtout des couleurs nuancées qu’elle offre.

D’une manière générale, au point de vue du brillantage, on peut considérer que les proportions de la partie supérieure et de la partie inférieure sont identiques à celles du brillant.

Taille parfaite d'une poire
Taille parfaite d’une poire
Trois modèles différents de poire
Trois modèles différents de poire

Pour la partie supérieure, la table, côté demi-brillant, a la même construction que celle du brillant et du côté demi-marquise, la même construction que celle de la marquise. Avec les pierres brutes un peu plus larges que normalement, les proportions de la table par rapport aux excédents et aux coins de pointe peuvent quelque peu varier. Les coins de pointe sont toujours un peu plus longs que les excédents. Avec les pierres de forme normale, les excédents sont à peu près aussi longs que le coin de tête, mais avec les formes bombées, ce dernier est un peu plus long que les excédents. C’est évidemment le contraire avec les pierres allongées. L’inclinaison des facettes est toujours déterminée par la grosseur de la pierre.

En ce qui concerne la partie inférieure, les deux excédents et le coin de tête sont taillés avec une inclinaison de 41° par rapport à la table et ils doivent se trouver exactement en dessous des facettes de même nom de la partie supérieure. Dans quelques cas, l’inclinaison peut aller jusqu’à 34° pour conserver davantage de matière première. L’inclinaison des coins de pointe dépend de la longueur de la pierre débrutée.

Taille en croix

TAILLE EN CROIX PRÉLIMINAIRE

L’ordre normal de cette taille préparatoire est :

  • L’étude de la forme débrutée et la taille de la table ;
  • La taille en croix de la partie inférieure ;
  • La taille en croix de la partie supérieure.

LA TABLE

Après l’étude de la pierre, qui permet de définir la méthode de travail, on taille la table. On ne la taille jamais d’emblée à sa grandeur définitive, afin de garder la possibilité, le cas échéant, de lui donner une surface supplémentaire. Elle est taillée à angle droit par rapport au rondiste débruté.

Taille pendeloque ou poire, à gauche la taille en croix et à droite, en bas, le placement des étoiles
Taille pendeloque ou poire, à gauche la taille en croix et à droite, en bas, le placement des étoiles
  1. PARTIE INFÉRIEURE

Les excédents

Par rapport à la table, ces facettes sont taillées avec une inclinaison de 42°, l’une en face de l’autre, à gauche et à droite de l’axe imaginaire traversant la pierre dans sa longueur, en commençant du côté le moins incliné par rapport à la table.

Rico dop pour la taille des poires
Rico dop pour la taille des poires

En posant les excédents, on obtient une colette allongée qu’on peut laisser avec du naturel si la pierre est « étalée » (manque d’épaisseur), en évitant toutefois qu’elle ne soit trop grande.

Coin de tête

On l’appelle aussi « coin du sommet ». Cette facette se taille du côté demibrillant, donc à l’opposé de la pointe, à angle droit des 2 excédents. Son inclinaison est de 39° par rapport à la table et elle doit être alignée sur le rondiste à la même hauteur que les excédents afin que la colette reste bien centrée.

Coins de pointe

Ils sont taillés le long du côté demi-marquise, au même alignement sur le rondiste que les excédents et le coin de tête. Leur inclinaison varie d’après la longueur de la pierre débrutée. En posant ces facettes qui rejoignent les excédents et le coin de tête, la colette devient pointue.

  1. PARTIE SUPÉRIEURE Les excédents

Autrefois, les excédents étaient posés par le brillanteur mais, de nos jours, ils sont ajoutés au travail en croix afin d’obtenir une meilleure répartition de la taille en croix et de travailler plus facilement.

Ils sont taillés du côté demi-brillant, au-dessus de ceux de la partie inférieure, parallèlement à l’axe imaginaire traversant la pierre de part en part dans sa longueur. Ils sont donc également parallèles aux arêtes de la table. Leur inclinaison dépend de la grosseur de la pierre. Ils sont un peu moins larges que les coins qui se trouvent à côté.

Une poire

Coin de tête

Cette facette se taille à angle droit par rapport aux excédents et avec le même alignement sur le rondiste que les excédents. Elle est posée exactement au-dessus du coin de tête de la partie inférieure.

Coins de pointe

Ils sont taillés le long des côtés de la pierre, au-dessus des coins de pointe de la partie inférieure. À la pointe, ils sont légèrement travaillés l’un dans l’autre, de sorte qu’on obtient une petite arête axée en direction de la pointe de la pierre. Ils doivent être alignés sur le rondiste comme les excédents et le coin de tête. Les coins de pointe sont toujours un peu plus longs que les excédents.

REPRISES

La plupart des pierres, après cette taille en croix préliminaire, doivent être à nouveau débrutées pour leur donner de l’épaisseur. Les reprises se font alors dans l’ordre suivant: travail de la partie supérieure, travail de la partie inférieure, polissage de la table.

  • PARTIE SUPÉRIEURE

Il est conseillé de dessiner d’abord une ligne de rondiste pour avoir un meilleur aperçu de la forme de la pierre et afin de tailler les facettes supérieures à la même profondeur dans le rondiste.

Les excédents et le coin de tête sont taillés en premier d’après les proportions et avec l’inclinaison voulue, puis ensuite les coins de pointe.

  • PARTIE INFÉRIEURE

Les excédents et le coin de tête sont taillés en premier avec une inclinaison de 41°, parfois un peu moins, exactement en dessous des facettes de même nom de la partie supérieure. Ensuite, on taille les coins de pointe en veillant à ce que toutes les facettes soient également alignées sur le rondiste et que l’arête séparant les coins de pointe soit bien dirigée vers la pointe.

  • POLISSAGE DE LA TABLE

Comme pour la table de la marquise, on polit en dernier lieu la table de la pendeloque pour éviter d’avoir ainsi à la polir une seconde fois au cas où elle aurait été brûlée lors de la taille d’autres facettes, alors qu’elle aurait déjà été polie une première fois.

Poire sortant d’un brut sur ordinateur du W.T.O.C.D.
Poire sortant d’un brut sur ordinateur du W.T.O.C.D.
Un jeu de poires en 3D
Un jeu de poires en 3D

Taille en 8⁄8

PARTIE SUPÉRIEURE

Au total, on taille 3 bezels :

  • 2 bezels sur les pointes situées à droite et à gauche du coin de tête, donc entre les excédents et le coin de tête. On les appelle tout simplement « bezels » ;
  • 1 bezel sur la pointe qu’on appelle « bezel de pointe ».

Les bezels à gauche et à droite du coin de tête ont la forme de ceux du brillant et le bezel de pointe, celui de la marquise.

PARTIE INFÉRIEURE

On n’y taille que 2 pavillons. Ils sont posés sur les arêtes, à gauche et à droite du coin de tête, donc entre les excédents et le coin de tête, en dessous des bezels supérieurs. Ils ont la forme des pavillons du brillant et on les appelle également du nom de « pavillon ».

BRILLANTAGE

  1. PARTIE SUPÉRIEURE

On distingue 4 parties principales: 1 partie à la pointe, 2 parties d’excédents, 1 partie de coin de tête.

La partie de la pointe a la forme de celle de la marquise. Celle des excédents ne peut pas se comparer entièrement à celle de la marquise car les excédents sont moins allongés. Quant à la partie du coin de tête, on peut plus ou moins la comparer à celle du brillant, mais les étoiles auront le plus souvent la forme de triangles irréguliers et les petits haléfis n’auront pas, respectivement, la même longueur.

LES ÉTOILES

Comme pour le brillant ou la marquise, 8 étoiles sont posées, taillées sur les pointes des arêtes de séparation de la table. Leur forme se définit en les taillant de telle manière qu’elles soient aussi hautes que les haléfis restant à facetter, toujours en partant du milieu de l’arête de table d’une facette jusqu’au milieu de celle qui est la plus proche. De ce fait, on obtient toujours des étoiles symétriquement identiques à elles-mêmes, soit : 2 étoiles de pointe, 2 étoiles latérales situées à gauche et à droite de chacun des deux bezels et 2 étoiles de tête. Toutes ont habituellement la forme d’un triangle irrégulier dont le plus long côté jouxte la table.

LES HALÉFIS

En dessous de chaque étoile, on taille un double petit haléfi allant de la pointe de l’étoile jusqu’au milieu de chaque facette en croix ou en 8⁄8.

  • PARTIE INFÉRIEURE

À la partie inférieure, les haléfis seront taillés en correspondance avec ceux de la partie supérieure en suivant ce qui a été vu dans le cas du brillant pour la partie de la pendeloque en demi-brillant et de la marquise pour la partie en demi-marquise.

Forage dans un diamant taillé pour utilisation comme pendentif
Forage dans un diamant taillé pour utilisation comme pendentif
Taille en émeraude parfaite
Emeraude

Taille en émeraude

L’émeraude présente une forme rectangulaire dont les angles ont été tronqués. Aucune règle ne fixe d’une façon stricte les proportions entre

sa longueur et sa largeur, mais on peut estimer que l’idéal est d’avoir une largeur égale aux trois-quarts environ de la longueur. Les angles doivent être coupés dans la même proportion et leur section doit être plus courte que la partie restant du côté court de la pierre.

L’émeraude est façonnée à partir d’une pierre brute rectangulaire, incolore et aussi pure que possible. Les cristaux irréguliers qui conviennent le mieux pour cette taille sont octaédriques ou dodécaédriques. Ils peuvent être sciés ou entiers (heels). La table, sciée ou non, a une forme rectangulaire ; on la considère comme un 4 pointes. Les lignes de sciage apparaissent, plus ou moins, en diagonale à sa surface. Le plus souvent, les formes brutes rectangulaires courtes serviront pour la taille émeraude et les pierres plus allongées, pour la taille en baguette.

Comme pour toutes les tailles autres que celle en brillant, c’est la demande du marché qui incite à produire cette taille fantaisie.

L’émeraude comprend 57 facettes, soit :

  • à la partie supérieure: 1 facette de table, 8 premières brisures (ou degrés), 8 deuxièmes brisures intermédiaires, 8 lattes de table,
  • au rondiste: 8 facettes,
  • à la partie inférieure : 8 premières brisures de rondiste, 8 deuxièmes brisures intermédiaires, 8 brisures de colette.

Taille en croix

TAILLE EN CROIX PRÉLIMINAIRE

Les proportions entre la partie supérieure et la partie inférieure de l’émeraude sont à peu près les mêmes que celles de la baguette, à cette différence près que la partie supérieure de l’émeraude est plus rebondie du fait qu’on y taille un rang supplémentaire de brisures.

D’une manière générale, toutes les arêtes de séparation des facettes doivent être parallèles à la surface de la table et au rondiste, être symétriquement parallèles entre elles deux à deux et les arêtes séparant des facettes voisines doivent former une ligne droite allant du rondiste vers la table, à la partie supérieure, ou du rondiste vers la colette, à la partie inférieure.

Emeraude vue en 3D
Emeraude vue en 3D
Taille en croix avec plusieurs pinces
Taille en croix avec plusieurs pinces

La surface des facettes du rondiste doit être perpendiculaire à la surface de la table. Leur largeur est sensiblement la même que celle du brillant ou de la baguette.

Les premières brisures de la partie supérieure occupent environ la moitié de la distance comprise entre la table et le rondiste, de sorte que les deuxièmes et troisièmes brisures se partagent la moitié restante. Ces premières brisures ont toutes la même inclinaison par rapport à la table mais elles sont moins inclinées que les deuxièmes brisures qui le sont, elles-mêmes, moins que les troisièmes. L’inclinaison, plus ou moins forte, de ces facettes dépend de la grosseur de la pierre.

Les mêmes observations s’appliquent à la partie inférieure de la pierre.

Au cours de la taille en croix préliminaire, il faut veiller à tailler suffisamment les faces naturelles de manière à ce que toute trace de naturel soit éliminée pendant les reprises. L’ordre des opérations peut être modifié selon les circonstances. Il ne dépend que de l’opérateur et, à ce sujet, il ne faut pas oublier que la taille en émeraude est le fait d’une seule et même personne car taille en croix et facettage des brisures ne se font pas séparément.

Habituellement, l’ordre des opérations de taille préliminaire est le suivant :

  • étude de la forme et taille de la table,
  • taille du rondiste,
  • taille en croix de la partie inférieure (1res et 3es brisures),
  • taille en croix de la partie supérieure (1res brisures),
  • taille des coins (au rondiste et aux parties supérieure et inférieure).

TAILLE DE LA TABLE

L’étude préalable de la forme aura permis de décider si la table sera taillée directement ou, si besoin est, sera basculée afin de faire disparaître suffisamment les imperfections et les trous éventuels.

TAILLE DU RONDISTE

On taille d’abord les côtés les plus longs, parallèles les uns aux autres, à l’épaisseur voulue pour que les traces de naturel restant puissent être ensuite éliminées aux reprises. Ensuite vient la taille des côtés courts. Ces facettes doivent être équidistantes de la table et leur surface perpendiculaire à celle de la table.

  • PARTIE INFÉRIEURE

Seules les premières et les troisièmes brisures seront taillées sur la structure même de l’octaèdre ou du dodécaèdre, à l’inclinaison voulue. On peut remarquer que la table est alors trop grande mais elle sera ramenée à sa grandeur exacte par la taille des deuxièmes brisures pendant les reprises.

  • PARTIE SUPÉRIEURE

On ne facette que les premières brisures (moins inclinées que celles de la baguette).

TAILLE DES COINS

Au rondiste : on doit veiller à ce que chacune des 4 facettes posées au rondiste sur le coin coupé soit symétriquement parallèle à celle qui lui est opposée, qu’elles soient de dimensions égales et que leur surface soit à angle droit avec celle de la table, comme déjà dit au paragraphe précédent.

  • PARTIE INFÉRIEURE

Les premières brisures sont taillées le long du rondiste, au même alignement et avec la même inclinaison, aussi bien vers les côtés les plus longs que vers les côtés les plus courts. On taille ensuite les troisièmes brisures, ou brisures de colette, en observant les mêmes règles. Elles permettent de placer la colette à l’endroit voulu. Les deuxièmes brisures seront placées lors des reprises de finition.

  • REPRISES

Elles se font dans l’ordre suivant: taille de la partie supérieure, taille de la partie inférieure, taille des coins.

Le travail commence par l’élimination des traces de naturel. Si elles se trouvent le long de la table, il est possible de les supprimer en abaissant la table ou en taillant les deuxièmes brisures plus grandes. Si elles sont au rondiste, on les élimine en relevant les premières brisures de ce côté-là.

  • PARTIE SUPÉRIEURE DES REPRISES Premières brisures

On commence par tailler les brisures du côté rectangulaire le plus long, puis ensuite celles du côté le plus court et enfin celles des coins coupés. Elles doivent toutes avoir la même inclinaison et être parfaitement alignées sur le rondiste.

Deuxièmes brisures

Elles sont taillées dans le même ordre que les premières brisures et en suivant les mêmes règles. Comme nous l’avons vu, elles sont moins larges que les premières brisures. On doit veiller à ce que toutes les arêtes de séparation entre premières et deuxièmes brisures soient bien parallèles aux arêtes du rondiste. Les brisures des coins ont la forme d’un trapèze et leurs arêtes de séparation avec les facettes voisines doivent former une ligne droite allant de la table vers le rondiste.

Troisièmes brisures

Ce sont les 8 lattes qui encadrent la table. Elles suivent les mêmes impératifs de façonnage que les premières et deuxièmes brisures quant à leur parallélisme et à leur inclinaison. De la même manière que les premières et deuxièmes brisures, leurs arêtes de séparation avec les facettes voisines doivent former une ligne droite dirigée de la table vers le rondiste.

  • PARTIE INFÉRIEURE DES REPRISES

Les facettes des côtés longs et celles des côtés courts sont taillées en premier et ensuite, seulement, celles des coins coupés.

Premières brisures

On les taille au degré d’inclinaison voulu, d’abord sur les côtés longs puis sur les côtés courts en respectant la largeur de la bande du rondiste. Leur degré d’inclinaison peut varier de 45 à 52°, parfois au-delà.

Troisièmes brisures

Les brisures des côtés longs et courts sont posées avec une inclinaison de 41 ou 40°, parfois de 39°. On les taille sur environ un tiers de la distance de la colette au rondiste en veillant toujours au parallélisme général. Ceci fait, l’arête de la colette se trouvera juste au milieu de la pierre. Sa longueur varie selon celle de la pierre.

Deuxièmes brisures

Elles sont taillées entre les premières et les troisièmes brisures, de telle manière que les deuxièmes et troisièmes brisures aient sensiblement la même largeur, ensemble, que les premières, les deuxièmes brisures ayant à peu près le double de la largeur des troisièmes.

Brisures de coins

Leur inclinaison est la même que celle des brisures voisines des côtés longs ou courts. Leur façonnage se fait de la manière suivante :

  • Les premières brisures sont taillées à la largeur des brisures voisines ;
  • Les troisièmes brisures sont faites en pointe à la colette, en taillant sur 1/3 environ de la distance du rondiste à la colette ;
  • Les deuxièmes brisures sont posées de telle manière qu’elles rejoignent les brisures voisines en se trouvant donc mutuellement parallèles entre elles et au rondiste.

Les arêtes de séparation des brisures de coins avec celles des brisures des côtés doivent normalement former une ligne droite allant du rondiste vers la colette.

Taille baguette parfaite

Taille en baguette

La baguette est de forme rectangulaire mais sa forme est plus allongée que celle de l’émeraude et ses coins ne sont pas tronqués. Vue de face et dans sa largeur, ses proportions sont semblables à celles du brillant.

On la taille dans les pierres brutes incolores et pures. Comme pour toutes les tailles fantaisie, la fabrication de la baguette dépend de la mode et de la demande du marché.

Les cristaux les plus propres à être façonnés en baguette sont les pierres irrégulières dodécaédriques ou octaédriques, sciées ou non (heels).

La baguette se compose de 25 facettes comme suit :

  • À la partie supérieure : 1 facette de table, 4 coins (ou brisures) de rondiste, 4 lattes le long de la table, 4 facettes ;
  • À la partie inférieure : 4 coins de rondiste, 4 brisures de colette, 4 brisures intermédiaires.

Taille en croix

TAILLE EN CROIX PRÉLIMINAIRE

Elle se fait dans l’ordre suivant :

  • Étude de la pierre et taille de la table ;
  • Taille du rondiste ;
  • Taille en croix, partie inférieure ;
  • Taille en croix, partie supérieure.

TAILLE DE LA TABLE

Après étude de la pierre, la table est taillée et, si cela est nécessaire, on la bascule pour faire disparaître suffisamment de naturel et de trous.

Rico dop pour la taille des triangles, baguettes et tailles émeraudes
Rico dop pour la taille des triangles, baguettes et tailles émeraudes

TAILLE DU RONDISTE

Elle commence par les côtés les plus longs qui sont taillés parallèlement l’un par rapport à l’autre et suffisamment pour que les traces de naturel puissent être éliminées aux reprises. Cette opération est répétée avec les côtés courts. Les surfaces de ces quatre facettes doivent être rigoureusement perpendiculaires à la surface de la table.

  • PARTIE INFÉRIEURE

En premier lieu, on taille à 41° les coins de rondiste des côtés les plus longs, ou avec une inclinaison moindre pour gagner du poids, en leur donnant la même largeur et en les disposant bien parallèlement à la table.

On taille ensuite les brisures de colette à 40° ou, selon la grosseur de la pierre, à 39 ou 41°. Leurs arêtes de séparation avec les coins de rondiste seront placées, à peu près, au tiers inférieur de la distance du rondiste à la colette. Ce n’est qu’ensuite que seront taillées, sur ces arêtes, les brisures intermédiaires. Puis, on procède à la taille des coins de rondiste des

côtés courts en leur donnant la même inclinaison que celle des coins de rondiste des côtés longs et le même alignement sur le rondiste.

Ceci fait, on obtient une colette allongée et centrée, des brisures de colette ayant une forme triangulaire en regardant la pierre de face et dans sa largeur, ou une forme trapézoïdale en observant la pierre de face et dans sa longueur. Les brisures de rondiste ont, également, la forme du trapèze.

Les arêtes de séparation des facettes voisines doivent former une ligne droite se dirigeant du rondiste vers la colette.

  • PARTIE SUPÉRIEURE

Comme pour la partie inférieure, on taille d’abord les coins de rondiste des côtés longs. Leur inclinaison dépend de la grosseur de la pierre. Leurs arêtes doivent être parallèles deux à deux et, en même temps, être parallèles au rondiste, aux arêtes de table et à celles des facettes de la partie inférieure. Ensuite, sont facettées les lattes de table en respectant toujours les règles d’inclinaison et de parallélisme.

À ce stade, le rondiste n’est pas encore façonné à ses dimensions définitives. Les arêtes de séparation des facettes voisines doivent former une ligne droite se dirigeant du rondiste vers la table.

Taper familièrement dénommé cerceuil
Taper familièrement dénommé cerceuil

REPRISES

  • PARTIE SUPÉRIEURE

Les reprises se limitent, pour la partie supérieure, à l’élimination totale des traces de naturel et des trous. Les 4 coins de rondiste sont taillés à l’inclinaison voulue et en parfait alignement sur le rondiste. La table est mise, alors, à ses dimensions définitives et la partie supérieure à ses proportions exactes. Les lattes qui encadrent la table auront été taillées à la même largeur et avec précision, de manière à être bien parallèles deux à deux, entre elles et par rapport au rondiste, et de telle manière que leurs arêtes de séparation forment avec celles des coins supérieurs du rondiste une ligne droite allant du rondiste vers la table.

  • PARTIE INFÉRIEURE

Les 4 coins de rondiste sont taillés à 41° ou avec une inclinaison moins forte, en particulier avec les grosses pierres dont on veut préserver le poids. Sur les arêtes de séparation des coins de rondiste et des brisures

de colette, on taille les 4 brisures intermédiaires de manière à avoir les proportions suivantes : si on divise par 10 la distance entre le rondiste et la colette, on a 5 parties pour les coins de rondiste, 3 parties pour les brisures intermédiaires et 2 parties pour les brisures de colette. Les brisures intermédiaires, qui sont donc façonnées en dernier, ont une inclinaison variant entre 40 et 42° suivant la grosseur de la pierre. Pour ces facettes, comme pour toutes les autres, les impératifs d’inclinaison et de parallélisme doivent être scrupuleusement respectés.

Comme pour la partie supérieure, les arêtes de séparation entre facettes voisines doivent former une ligne droite se dirigeant du rondiste vers la colette. Une fois la taille terminée, la colette doit former une arête droite, allongée, parallèle à la surface de la table et au rondiste et elle doit être rigoureusement centrée dans le sens de la longueur de la pierre.

POSITIONS DE COUPE

Les coins, les lattes et les brisures seront le plus souvent en position de coupe: contre-dehors, contre-dedans, ab-dehors et ab-dedans.

En faisant basculer la table vers une des arêtes du rondiste, il est possible qu’un coin de la partie supérieure ou de la partie inférieure soit taillé en contre ou en écoulant.

Le rondiste est, le plus souvent, taillé en contre ou en écoulant.

Le carré
Le carré

Taille en carré

Le carré, comme son nom l’indique, a une forme carrée à la partie supérieure et à la partie inférieure de la pierre. On le taille, comme la baguette

ou l’émeraude, sans avoir été débruté au préalable, dans l’état brut où il se trouve. La colette de la taille en carré est pointue.

Cette taille fantaisie est réalisée selon la demande et la mode. Elle est assez bon marché par suite de l’économie en matière brute et en maind’œuvre qu’entraîne son façonnage.

Pour la taille en carré, on utilise de petites pierres octaédriques trop petites pour être sciées en deux (le grand carré est très peu demandé). La plupart du temps, ce sont de petits bouts sciés au-dessus du rondiste, provenant d’octaèdres régulièrement formés. Ils donnent un très bon rendement en poids, de l’ordre de 70 % et même parfois, davantage.

Pour leur fabrication, on se limite en ne taillant qu’une brisure à la partie supérieure et même aucune si les faces brutes sont bien formées, là où, normalement, 2 brisures peuvent être facettées. À la partie inférieure, on ne taille qu’une brisure. Avec les petites pierres carrées, au lieu de tailler des lattes, on facette parfois quatre petites étoiles coins de la table. Elles ont alors la forme d’un losange.

Rico dop pour princesse et carré
Rico dop pour princesse et carré
Variation sur une princesse
Variation sur une princesse

Le carré comprend, normalement, 29 facettes, soit :

  • à la partie supérieure: 1 facette de table, 4 coins de rondiste, 4 brisures intermédiaires, 4 lattes de table, 4 facettes, 4 facettes, 4 coins de rondiste, 4 brisures intermédiaires, 4 brisures de colette

Taille en triangle

Les triangles sont taillés à partir de pierres brutes présentant la forme du triangle, comme les macles doubles par exemple.

On distingue le triangle normal et le triangle brillanté, appelé aussi « tricorne ». La base de la taille est la même que celle de la baguette, mais diffère en ce que la colette du triangle est en pointe alors que celle de la baguette forme une ligne. C’est une taille délicate à réaliser en raison de

la fragilité des pointes très aiguës. Certains triangles sont brillantés et portent le nom de « trilliant ».

Des réparations doivent être effectuées, marquage à l'encre des modifications à faire
Des réparations doivent être effectuées, marquage à l’encre des modifications à faire
Le triangle simple et brillanté
Le triangle simple et brillanté

Vu de dessus et de côté, le triangle, comme son nom le précise, a une forme triangulaire, de même que sa table. La colette est pointue.

C’est une taille fantaisie aussi demandée que la taille en émeraude, en baguette, en poire, etc.

Les pierres les plus aptes à être taillées en triangle sont les naats et surtout les naats aplatis (flats) qui, à l’état brut, ont déjà une forme triangulaire. D’ailleurs, ces pierres perdraient beaucoup de poids si on les taillait en brillant.

La taille du triangle s’apparente davantage à celle de la baguette plutôt qu’à celle de l’émeraude, puisqu’aucune brisure n’est taillée à la partie supérieure. Ce n’est qu’autour de la table que sont posées trois petites lattes. À la partie inférieure, trois brisures sont facettées sur les trois côtés. La taille du triangle est assez difficile en raison des risques que présente le façonnage des trois pointes aiguës au rondiste. Certains fabricants coupent les pointes pour les rendre moins délicates.

Le triangle comprend 19 facettes, à savoir :

  • À la partie supérieure: 1 facette de table, 3 coins de rondiste, 3 lattes de table ;
  • Au rondiste: 3 facettes ;
  • À la partie inférieure : 3 coins de rondiste, 3 brisures intermédiaires, 3 brisures de colette.

Positions de coupe

La table, comme pour le 3 pointes du brillant, se taille en écoulant. Les facettes supérieures et inférieures et celles du rondiste se prennent en écoulant ou en contre.

Taille en rose

La rose est taillée à partir de cristaux bruts plats, ou très plats et, de ce fait, après avoir été taillée, elle n’a pas, ou très peu, de feux et d’éclat. C’est pourquoi on s’efforce de garder le plus possible de poids au lieu de s’efforcer d’atteindre à la perfection des proportions.

La rose, comme le brillant, est taillée à partir d’une forme ronde mais, par contre, elle ne possède pas de culasse. Sa grande face plane s’appelle la colette et la partie supérieure arrondie, le sommet ou couronne. On la façonne en 6 facettes autour du point central, aussi appelé « dôme », et en 18 facettes autour du rondiste, dites facettes de base. Au total, on taille donc 25 facettes, c’est-à-dire la colette plus les 24 facettes triangulaires de la partie supérieure. Pour donner une certaine proportion aux pierres brutes bien formées, on estime qu’il faut que l’épaisseur soit environ le quart du diamètre de la pierre. Avec des marchandises ordinaires, on taille légèrement le rondiste à la main, de sorte que les roses ne sont pas absolument rondes. Par contre, les roses de forme plus grande sont taillées en rond à la machine.

Différentes tailles de roses
Différentes tailles de roses
Rose brillantée
Rose brillantée
Taille classique
Taille classique

FORMES DÉRIVÉES

Les hautes roses

On les appelle aussi « roses d’Anvers ». En plus de la colette, on leur taille 12 facettes à la partie supérieure. Les 6 facettes du dôme sont triangulaires et celles du rondiste ont la forme octaédrique du bezel du diamant.

La petite rose

Ce type de rose a, en dehors de la colette, 9 facettes dont 3 en forme de losange et 6 en forme de bezel au rondiste.

Les petits écus

Ce sont les roses qui ont le moins de valeur car elles sont faites à partir de diamant de qualité très ordinaire, de sorte qu’on consacre très peu de temps à leur taille ; quelquefois même, la colette n’est pas taillée. Ce sont, en général, de très petites pierres. On les divise en deux sortes :

  • Le « 3 faces » qui n’a que trois facettes taillées, en forme de losange, ressemblant à celles du sommet de la « petite rose » ;
  • Le « 6 faces » qui possède six facettes, en forme de pavillon, taillées à sa partie supérieure comme pour le sommet de la rose pleine.

Ces deux types de taille en rose sont souvent façonnés sans tenir compte des proportions.

La rose « marquise »

Elle a la forme coupée de la marquise, mais elle n’a pas de culasse. Elle est taillée, à la partie supérieure, avec 24 facettes triangulaires, comme la rose pleine.

La rose « pendeloque »

Elle est en forme de pendeloque, sans culasse, et possède, comme la rose pleine, 24 facettes triangulaires à la partie supérieure.

Un briolet ou double rose taillé en Inde il y a environ 2 siècles. On y fora un trou pour le suspendre à une chaîne
Un briolet ou double rose taillé en Inde il y a environ 2 siècles. On y fora un trou pour le suspendre à une chaîne
Taille rose fin xixe siècle
Taille rose fin xixe siècle
À gauche la 16⁄16 ou Swisscut, au centre le carré et à droite le triangle
À gauche la 16⁄16 ou Swisscut, au centre le carré et à droite le triangle

Taille en Swiss-Cut

C’est aussi le « kap » anglais ou le 16⁄16. C’est une taille en brillant sur laquelle, à partir de la taille en croix ou de la taille en 8⁄8, on pose 8 étoiles à la couronne et 8 petits haléfis à la culasse. Les étoiles de la table sont aussi larges que celles du brillant, donc plus hautes. À la culasse, on taille sur les 8 arêtes autant de petits haléfis qui sont aussi larges qu’un seul petit haléfi du brillant. Leur longueur est environ les 3/4 de la longueur totale de l’arête. Le Swiss-cut est généralement réalisé à partir de petits cristaux de qualité médiocre (entre 50 et 10 pierres par carat). Ces pierres n’ayant pas une très grande valeur, on leur consacre moins d’heures de travail et, d’ailleurs, on ne pourrait pas leur octroyer une plus grande valeur en les taillant en brillant. Leur demande sur le marché est peu fréquente et irrégulière.

La taille en radiant

Cette taille est une variante de la taille rectangulaire brillantée, apparue sur le marché en 1976. De nombreuses tailles, dont la taille en princesse, en ont été dérivées. Le grand handicap de cette taille réside dans la

brillance, mais il est largement compensé par le développement de nouvelles tailles du type radiant. En ce qui concerne la perte en poids, il vaut évidemment mieux tailler de nouvelles formes. Si un brillant classique perd dans le meilleur cas 50 % de son poids, cette perte sera de l’ordre de 40 % pour la taille en radiant et même de 20 % pour la taille en princesse. Certains négociants en diamant appellent dès lors ces tailles des weight retention cuts, des tailles conservant leur poids.

Diamant taille radiant
Diamant Radiant
Flanders brillant
Flanders brillant

La taille flanders

Le brillant Flanders a été conçu dans les ateliers anversois et il jouit d’un grand succès. La taille doit être parfaite si l’on veut obtenir un résultat comparable à celui de la taille en brillant. Ainsi, l’on remarquera deux carrés superposés dans un angle de 45°. La seule différence avec la taille en brillant et le Flanders se trouve dans la forme des haléfis. Le Flanders possède 60 facettes lorsqu’il est carré et 64 facettes lorsqu’il est rectangulaire.

Cette taille est une combinaison de la taille en brillant et de la forme extérieure d’un carré aux coins coupés. Le carré assure un meilleur rendement et une perte de poids moindre, car la plupart des diamants bruts destinés à être taillés en diamant taille fantaisie, possèdent déjà une base carrée. Ainsi cette forme fournit la même brillance que le brillant, mais elle permet par la même occasion de nouveaux dessins.

Évaluation de la taille « brillant » (old mine) en 1880
Évaluation de la taille « brillant » (old mine) en 1880
Flanders Cut Antwerp
Flanders Cut Antwerp
Flanders Cut
Flanders Cut

Quelques nouvelles tailles importantes apparues sur le marché de la bijouterie

121 Cut de Steve Bierman
121 Cut de Steve Bierman
Collection fleurs de Tolkowsky
Collection fleurs de Tolkowsky
Chameau par Andiamond
Happy Eight avec 61 facettes, Anvers
Happy Eight avec 61 facettes, Anvers
Sunflower par Cominco
Taille blason
Taille blason

Taille fantaisie ancienne classique

Différentes anciennes
Différentes anciennes

D’autres applications des tailles fantaisies

LA TAILLE DES DIAMANTS DE COULEUR

Le lapidaire qui taille les pierres de couleur, telles que le rubis, saphir, émeraude etc. sait que, lors de la taille, on peut augmenter ou diminuer

l’intensité de la couleur; par exemple un saphir de Ceylan (souvent clair) sera taillé avec une culasse plus profonde que le Siam (souvent plus foncé).

Lors de la taille du diamant de couleur, la technique de taille permet aussi d’augmenter ou de réduire l’influence de la couleur.

Ainsi peut-on en jouant sur les degrés d’angle de la culasse et du pavil- lon réduire la couleur jaunâtre dans le cas de couleur légèrement teintée (J -K-L) ou bien intensifier la couleur dans le cas de couleur jaune (N-O- P-Q) avec la possibilité d’obtenir une couleur fantaisie qui a une valeur bien plus importante.

Comme nous l’avons vu, le rayon se répercute 2 fois avant de ressortir d’un diamant taille brillant.

Lors de son voyage au travers de la pierre, le rayon lumineux rencontre des éléments qui absorbent certaines longueurs d’ondes. Ainsi, au plus long sera le chemin, au plus d’absorption de couleurs pourra se produire.

Lors de la taille brillant, on est limité par des proportions strictes, en re- vanche les tailles fantaisies laissent plus de liberté.

Ainsi une table plus longue donnera un effet plus clair, par contre un rondiste épais donnera une couleur plus foncée, de même qu’une cou- ronne épaisse. Certains tailleurs taillent même moins de facettes, ceci au détriment de la brillance, mais gardent mieux la tonalité de la couleur. Ceci est une des raisons pour lesquelles on taille les couleurs fantaisies généralement en taille fantaisies telles que princesse, tailles fleurs ou les tailles classiques comme poires, ovales, marquises.

© Dureté 10 – Eddy Vleeschdrager