République Démocratique du Congo

Sommaire du chapitre : République Démocratique du Congo

Le 4 novembre 1907, un prospecteur découvrit un petit diamant de 0,10 ct dans la rivière Tshiminima, dans la région qui deviendra l’une des plus réputées, Tshikapa. La R.D.C. a la réputation d’être un des plus grands producteurs en quantité, car la valeur moyenne des diamants du Congo dépasse à peine les 20 $ le carat.

L’histoire débuta en 1877, lorsque Henry Morton Stanley pénétra dans les territoires inconnus de l’Afrique Centrale, en mission pour le Daily Telegraph et le New York Herald. Le 30 avril 1885, le roi Léopold II est reconnu par l’Europe roi de l’état indépendant du Congo à la Conférence de Berlin.

Ainsi débuta aussi « l’aventure congolaise » tellement controversée, surtout pour les Belges eux-mêmes.

Diamants bruts de la Miba, Congo
Diamants bruts de la Miba, Congo
Diamant industriel du Congo
Diamant industriel du Congo

En 1906, deux décrets vont mettre en valeur les richesses du sous-sol congolais:

  1. La création de la Compagnie du chemin de fer du Bas-Congo ou Katanga, la B.C.K, d’où découlera la société minière du Bécéka (plus tard la Sibéka).
  2. La création de la Société internationale forestière et minière du Congo, mieux connue sous le nom de Forminière, appartenant à un groupe américain et belge, la Société générale de Belgique.

La concession de la société Forminière est de 110 millions d’hectares, pratiquement tout le Congo excepté le Katanga, qui lui est concession de la Bécéka. Maniéma. Kilo-Moto. C’est surtout du Kasaï que la Forminière tire ses revenus. En 1912, les prospecteurs découvrent 2 540 diamants et 2 ans plus tard, au début de la première guerre mondiale, un premier envoi de 6795 ct fut vendu à Anvers à 30 F (de l’époque) le carat. En 1918, la production était de 164000 ct. Mais dès 1917, la Forminière déborde de ces concessions et commence une prospection pour la Société des Diamants de l’Angola, les gisements diamantifères du Kasaï se prolongeant dans les territoires de l’Angola portugais. 

La Forminière créée, constitua avec le gouvernement portugais la Société des Diamants d’Angola (Diamang, avec participation de la Sibéka), produisant déjà 800000 ct en 1946. Le diamant au Congo provient de deux régions principales: la première, découverte en 1912 dans la région de Tshikapa, est alluvionnaire. La deuxième, découverte en 1918 dans la région de Backwanga, actuellement Mbuji-Mayi, est alluvionnaire et kimberlitique. Tshikapa est exploitée par des mineurs indigènes qui vendent la production à des bureaux d’achats officiels ; malgré tout une grande quantité de diamants est vendue en contrebande. 

À cela il faut ajouter la corruption qui active le processus de vente illégale. Selon les chiffres gouvernementaux, la production tourne de 19,4 millions de carats dont 9,7 millions de carats provenant de la MIBA, environ 95 % de la production du pays. 80 % de sa production est pour l’industrie, 16 % de near gem, et 4 % sont valables pour la joaillerie. Du point de vue de la grandeur, on dépasse rarement les 2 carats. Ce qui place le Congo seulement à la 7e place en terme de valeur de la production.

Centrale de triage de la Miba. Après une concentration dans l’usine de traitement, la récupération ultime se fait au moyen de séparateurs magnétiques et rayons X
Centrale de triage de la Miba. Après une concentration dans l’usine de traitement, la récupération ultime se fait au moyen de séparateurs magnétiques et rayons X

La production est vendue sur le marché libre, par le biais de quelques bureaux d’achats, avec l’accord de la DTS (De Beers) qui rachète le brut non vendu. La région de Tshikapa ne contiendrait pas de dépôts kimberlitiques, mais serait formée de lits de rivières, de gravillons sur une surface de plus ou moins 125 km sur 170 km, en partant du nord de Tshikapa, et en sautant la frontière angolaise. Les dépôts sont le long des rivières Kasai et Luebo. 

La source même se situe en Angola à 200 km en amont, en provenance des sites kimberlitiques de Lucapa. Les diamants de Tshikapa sont petits, ± 0,10 ct, mais de bonne qualité, contenant 65 % de pierres pour la joaillerie. Rares sont les pierres de plus de 5 ct. Quant à celles de plus de 10 ct elles sont exceptionnelles et la valeur moyenne en est de 70 à 120 $ le carat. La rivière y a une largeur de 300 m, contenant des dépôts dans des baies de 100 m à parfois 30 km de long selon la source. 

Mbuji-mayi, le Pot Hole à côté de la rivière
Mbuji-mayi, le Pot Hole à côté de la rivière
Prospection de la rivière Sankuru, descente du caisson dans l’eau
Prospection de la rivière Sankuru, descente du caisson dans l’eau

La production annuelle de Tshikapa varie entre 600000 et 850000 ct. Plus haut, dans la région des rivières Mbuji-Mayi et Kanshi, on trouve trois différents types de dépôts alluviaux, puis non alluviaux dans les graviers et les kimberlites. Malheureusement, ici aussi 85 % de la production est industrielle, avec une valeur moyenne de moins de 10 $ le carat ; la marchandise typique est constituée de cubes brun-verdâtre opaques d’un poids moyen de 0,10 ct à 0,25 ct.

Les champs diamantifères s’étendent de la région de Mshikapa jusqu’aux champs de Mbuji-Mayi (ex-Bakwanga). Les diamants se trouvent dispersés dans le gravier des rivières et sont de petite taille. Une des caractéristiques des gisements de Mbuji-Mayi est qu’ils sont recouverts par une épaisseur considérable de stériles. Elle peut atteindre jusqu’à 30 mètres au-dessus du gravier diamantifère. Les réserves reconnues étant très importantes, on peut prévoir une exploitation de longue durée. La production, consistant surtout en diamant industriel, est de l’ordre de 30 millions de carats par an. Elle a diminué au cours des dernières années en raison, principalement, de la situation politique.

La forme cristalline des diamants est bonne (cube, octaèdre, dodécaèdre), leur couleur varie du jaune au brun et ils sont transparents ou mats. L’extérieur du cristal est granuleux avec une structure fibreuse. La plupart des diamants se composent de bort, parfois transparent avec un éclat dépoli.

Excavatrice de la Bécéka au Kasaï par Carlos Fieremans
Excavatrice de la Bécéka au Kasaï par Carlos Fieremans

Principales mines: Mbuji-Mayi, Tshikapa. 80 % de cette production est destinée à l’industrie.

La firme Miba appartenait pour 80 % au gouvernement et pour 20 % à la Sibeka et produit 6 millions de ct par an. La production alluvionnaire débuta en 1913 et la production kimberlitique depuis 1953. La Miba investit dans les infrastructures, les écoles et les hôpitaux, environs 6000 personnes travaillent dans la firme.

La De Beers a conclu des accords avec la Miba pour l’exploitation de plusieurs gisements dans le Kasaï, par le biais de la société Gravity, spécialisé dans l’extraction de minerais. BHP Billiton s’est également intéressé dans la région.

Le Millennium Star est une poire pure de 203 carats, provenant de la République du Congo.

Le Millenium Diamond - ou Millenium Star est un diamant trouvé au congo
Le Millenium Diamond – ou Millenium Star est un diamant trouvé au congo
AnnéeProduction mondiale de diamants, en caratsProduction de diamants au Congo, en carats
19136 662 77115 515
19142 839 71023 877
1915156 68848 934
19162 403 65153 940
19173 024 85299 997
19182 742 381164 637
19193 342 901215 489
19203 510 675225 329
19211 385 845173 945
19221 336 038250 091
19233 265 207444 617
19243 857 721552 440
19254 249 245886 934
19265 767 7101 113 027
19277 383 6321 041 978
19287 819 8771 649 226
19297 437 0911 909 456
19307 542 8602 519 316
19317 378 4703 528 235
19325 988 0073 859 690
19334 063 7452 256 638
19346 784 8503 335 090
19356 195 5923 170 595
19368 260 0334 639 264
19379 610 5754 925 513
193811 695 8097 205 074
193912 456 4168 360 127
194012 983 0009 602 835
194111 964 0006 151 773
19429 208 0006 018 235
19438 134 0004 881 640
194411 055 0007 532 870
194514 079 00010 385 970
194610 000 0006 071 245
Comparaison entre la production mondiale et celle du Congo depuis 1913 jusqu’à la 2e guerre mondiale

© Dureté 10 – Eddy Vleeschdrager