Namibie

Sommaire du chapitre : Namibie

Un premier diamant est découvert dans l’ancienne colonie allemande en 1908, par un ouvrier travaillant le long du chemin de fer, à proximité de Kolmanskop. Entre 1909 et 1914, 16 compagnies obtiennent une licence d’exploitation de la Deutsche Koloniale Gesellschaft.

Après la Première Guerre mondiale, la compagnie De Beers fonde la Consolidated Mines of South West Africa. De Beers est le principal exploitant des gisements de Namibie depuis 1974. En 1990, la production s’éleva à 750000 carats, et en 2004 à 1,46 million de carats d’une valeur moyenne de 308,22 $ le carat. La Namibie, et donc en d’autres termes, la société De Beers, faisait toujours partie de l’Afrique du Sud. Lors de son indépendance, selon les accords de l’ONU, elle a signé de nouveaux contrats concernant les riches gisements, situés le long des côtes sud-ouest africaines. En 2004 la production était de 1,46 million de carats d’une valeur moyenne de 308,22 $ le carat.

L’exploitation marine a commencé au courant des années 1990, actuellement plusieurs firmes exploitent les fonds marins de l’océan, De Beers Marine, Trans Hex, Sakawe Mining et Diamond Fields Int. La plus grande partie des dépôts se trouve sous le niveau de l’océan.

Exploitation le long des côtes de Namibie
Exploitation le long des côtes de Namibie
De Beers marine
De Beers marine

La prouesse technologique est le forage dans les sédiments et les roches sous-marines jusqu’à 8 mètres. Une pompe de 1,8 mégawatt permet de remonter entre 400 et 800 mètres cubes de roches par heure 24 heures sur 24, 5 jours par semaine, le restant étant utilisé pour la maintenance. Le tout est filmé par des caméras sous-marines et suivi par des sonars en combinaison avec des détecteurs. Une mer houleuse rend l’exploitation encore plus difficile. La Namibie a aussi décidé d’installer des usines de taille et ainsi d’exporter du diamant taillé.

La qualité de la production est de haute qualité, avec 95 % de qualité gemme pour la joaillerie. La kimberlite de formation volcanique date d’environ 80 à 120 millions d’années; au courant des années le fleuve Orange a changé son cours vers l’Atlantique soit 480 km plus au sud que sa situation actuelle près de Lamberts Bay et Olifants River. Une expérience intéressante a été faite par les chercheurs de la De Beers. Ils ont rempli des tonneaux de gravier, d’eau, de diamant industriel, et de diamant gemme ; après les avoir fait tourner pendant plusieurs mois, ils ont découvert que graduellement le diamant industriel disparaissait, laissant les diamants de bonne qualité intacte, ce qui expliquerait une teneur exceptionnelle en qualité des dépôts namibiens. 

L’exploitation est typique et unique comparée à celle des autres pays producteurs. On exploite le long des plages et embouchure du fleuve. On creuse après avoir construit des digues sous le niveau de la mer. L’exploitation est passée plus loin en mer entre 20 et 30 km de la côte, à des profondeurs de 90 à 300 m. Cette exploitation porte le nom d’offshore. La CDM (Consolidated Diamond Mines) a entamé des prospections dans la région du nord de la rivière Orange où l’on prévoit une production de 45000 ct de bonne qualité par an. Dans la baie d’Elizabeth, ainsi qu’à Arris drift et Daberas, on prévoit de 200000 à 250000 ct l’an de petites pierres mais de bonne qualité. À 120 km de Orangemund à la côte de Chameis. on prévoit pour les prochaines années une production d’environ 75000 ct par an. Bien que le gouvernement reçoive 2/3 du profit, il voudrait revoir les accords car selon les prévisions des géologues des milliers de carats de belle qualité dormiraient encore au fond de la mer à plusieurs kilomètres de la côte namibienne, ce qui poserait des problèmes de territoires côtiers avec les petites îles inhabitées entre la Namibie et l’Afrique du Sud. 

Les îles Guano, une douzaine en tout, qui étaient possession anglaise en 1866, passèrent sous contrôle sud-africain en 1910 car elles ne furent jamais possession allemande. La prospection y débuta dans les années quatre-vingt ; le gouvernement sud-africain ayant toujours interdit toute prospection, doutant de la réserve inestimable des îles et des fonds marins les entourant. En 1982, le gouvernement sud-africain décida de rediviser les concessions marines non plus le long des côtes, mais en zones vers le large de 1000 à 5000 m. 

Extraction minière sur les côtes de la Namibie, en dessous du niveau de la mer
Extraction minière sur les côtes de la Namibie,
en dessous du niveau de la mer

Les concessions ne sont plus données aux pêcheurs et aux fermiers qui draguent et aspirent les fonds marins mais aux sociétés comme la De Beers, Riotinto, ODM, Transhex Rand Mines, etc. La prospection marine est très difficile suite aux tempêtes qui ne permettent de plonger que quelques jours par mois en eau trouble ; la plongée se fait en fond moyen et profond. La De Beers a par exemple 7 bateaux de gros tonnages complètement installés pour l’aspiration et le triage des diamants. La qualité du diamant a une valeur moyenne de 200 $ le carat ainsi qu’une grandeur moyenne de 0,50 ct. Bien que la production en soit très difficile et coûteuse on présume être en présence de gisements inestimables. D’autres sociétés minières font des prospections et de l’exploitation à petite échelle ainsi qu’une exploitation illicite tout de même évaluée à plus de 30 millions de dollars par an, vendue en Afrique du Sud. Le gouvernement local décide d’autre part d’encourager l’implantation de tailleries afin de créer des emplois.

© Dureté 10 – Eddy Vleeschdrager