Indonésie – Bornéo – Kalimantan

Sommaire du chapitre : Indonésie – Bornéo – Kalimantan

L’île de Bornéo, actuellement Kalimantan, l’un des plus anciens sites diamantifères, revient dans l’actualité. C’était aussi la seule région d’Extrème Orient qui ait livré du diamant à la fin du xixe siècle. On évalua à 3000 ct l’exportation annuelle de Bornéo en 1880. C’était sur le territoire des possessions hollandaises, dans les environs de Landak, presque exclusivement habité par des Chinois et des Bougis, que se trouvaient les mines les plus riches de diamant.

C’est là qu’on a trouvé le plus gros diamant connu de cette époque ; il pesait, brut, 367 carats ; il appartient au Rajah de Matam. Il y a également des mines en exploitation sur le territoire des villes de Banjermassing et Pontianak. Dans la première, il y avait d’habiles lapidaires, presque tous Bougis.

C’est à Pontianak que se vendaient les diamants qui n’ont pas été envoyés à Batavia, pour être de là dirigés vers la métropole. Dans l’état indépendant de Bornéo, du côté occidental des monts Ratou, il existait aussi des dépôts diamantifères en exploitation. Ces montagnes au nord de l’île étaient les seules bien connues, elles abondent en cristal de roche : c’est pour cela que Hollandais les appelaient Monts-Cristallins. Le diamant s’y trouve dans des gisements d’un lit épais d’argile rouge et d’un banc de gravier quartzeux mélangé de diorite et de syénite. Il est accompagné d’un sable ferrifère magnétique, et de platine.

Appel d'offres pour des diamants bruts de Bornéo à Amsterdam en 1798
Appel d’offres pour des diamants bruts de Bornéo à Amsterdam en 1798

La production redémarra fin 1990 dans la région de Danau Seran dans le sud est de l’île Kalimantan. On prévoit une production annuelle entre 30000 et 45000 ct.

Les diamants de Bornéo sont généralement assez petits à part quelques exceptions. Par exemple, un diamant de 77 ct qui a fait partie du trésor du Sultan de Martapoera, trésor dans lequel on a aussi découvert des pierres de 12,17 ct 24 ct, et deux pierres de 40 ct provenant de la région de Landiak. On y a aussi découvert dans le sud de l’île, à Tjempaka, le Tri Sakti, une pierre de 166,85 ct.

En Malaisie, on suppose la présence de diamants qui devraient être similaires à ceux de Bornéo, selon les géologues. Déjà vers 1840, on a découvert à Sumatra, dans le district de Doladoulo, des terrains diamantifères. L’île des Célèbes en contient aussi. On en trouva même quelque peu à Java, dans les terrains d’alluvions qui s’étendent aux pieds des montagnes bleues.

Les mines de Bornéo sont connues depuis fort longtemps mais on ignore à peu près tout des méthodes d’exploitation qui furent pratiquées par les indigènes et les Chinois.

Les deux zones importantes d’exploitation sont situées, la première, dans la partie ouest de l’île, la seconde, mais aussi la plus importante, dans la partie sud-est (champs alluvionnaires autour des monts Babaris, près de Martapura). La qualité des cristaux trouvés est souvent très bonne et certaines pierres sont d’une eau très pure (bleu-blanc), d’autres peuvent avoir un reflet bleu, rouge brun, rouge et même bleuâtre. Trois diamants importants ont été découverts à Bornéo :

  • « Danau Radja », découvert en 1917, pesant 367 carats ;
  • « Star of Sarawak », très pur, de 70 carats, vendu par un Chinois au Raja de Sarawak à la fin du xixe siècle ;
  • « Bantam », pierre particulièrement pure de 36 carats, extraite des dépôts sédimentaires de Landak.

Principales mines: Bantam, Danau Radja, Sarawak.

© Dureté 10 – Eddy Vleeschdrager