La Chine
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Les premières découvertes de diamant en Chine remontent à des millénaires. On raconte qu’autrefois, les « mineurs » devaient parcourir de long en large l’étendue des gisements, les pieds chaussés d’espadrilles dont la semelle très épaisse était faite de paille.
Les diamants s’y incrustaient et il suffisait de brûler les semelles pour récolter ensuite les pierres dans la cendre.
Les cristaux diamantifères étaient trouvés à des endroits très disparates, la plupart du temps dans le lit des rivières ou dans les roches sédimentaires. Ils étaient petits, brunâtres et n’avaient pas une grande valeur. Ils furent surtout employés pour couper le verre.
Cette nation ne semblait pas avoir des méthodes modernes d’exploitation et il est fort probable que si certaines régions étaient explorées plus intensément, on y trouverait de riches gisements.
Les principaux sites sont situés dans le sud de la région de Shandong entre les rivières Iho et Suho, à Tsing-sja-Pu, Tsanghu et dans les environs de Mongiin, au nord de la ville I-Tsjou.
Principales mines: Hunan, I-Tsjou, Liaoning, Shandong, Tsing-sja-Pu, Tsjang-Lu, Tantsjonghsien.
Depuis l’année 1960, la prospection du diamant se fait de façon plus intensive, probablement à cause de l’augmentation de la demande de l’industrie pour le forage et le sciage. En même temps, se sont développées de nouvelles méthodes de production de diamants synthétiques.
Non seulement elle peut répondre à ses propres besoins, mais la Chine parvient également à exporter vers d’autres pays.
La mine de Wafangdian produit actuellement 54 % de la production globale du pays. Il s’agit en outre de pierres de très bonne qualité. En 1991, la production s’élève à 113000 carats, dont 84900 carats sont vendus à la Thaïlande, à Singapour et à Anvers.
Deux centres de taille, situés à Shanghai et à Pékin, taillent les diamants provenant de leur propre production (± 20 %).
En 1977, le plus grand diamant brut est découvert: le « Changlin ». Il a un poids de 158,79 carats et est de qualité brune.
Des diamants de très haute qualité ont été découverts ces dernières années à « Fu Country », dans la province de Liaoning, au nord-est de la Chine. Certaines pierres pèsent plus de 40 carats.
La Chine productrice de diamant
Lors de fouilles archéologiques, on a découvert que les Chinois taillaient les pierres précieuses à l’aide de poudre de diamant déjà 4000 ans avant J.-C. La qualité en était exceptionnelle.
Les premiers indices de diamants découverts datent de la moitié du xixe siècle. De nouvelles régions diamantifères furent découvertes une bonne centaine d’années plus tard. Les premiers sites kimberlitiques diamantifères furent découverts vers 1965 dans la province côtière de Shandong. Après une prospection poussée, deux sites paraissaient rentables. C’est surtout le besoin de diamants industriels qui incita les autorités chinoises, vers les années 1960, à prospecter systématiquement les régions diamantifères de la Chine.
L’évolution industrielle et technologique de la Chine et son besoin en diamant industriel furent à la base non seulement de la prospection des sites d’Hunan et Shandong mais aussi du développement des méthodes de production de poudre de diamants synthétiques. Si au début, la production de diamant synthétique était de qualité médiocre, elle s’améliora au cours des années. la Chine devint ainsi un producteur valable parmi les grands, entre autres la Russie, le Japon, les pays nordiques, la General Electric et la De Beers.
En 1969 la Chine a dû importer 25 millions de carats (95 %) de diamants industriels, ce qui représentait une fuite importante de devises pour ce pays en pleine expansion industrielle. Trois ans plus tard déjà, lors de l’exploitation des mines de Changse, l’importation baisse de 39 % et lors de la production de diamant synthétique un an plus tard, elle baisse de 74 %. Ainsi peut-on dire que dans les deux domaines, la Chine remporte un vif succès, car non seulement elle parvient de se suffire à sa propre consommation, mais actuellement elle exporte aussi bien du diamant synthétique que naturel pour l’industrie, et du diamant de joaillerie taillé dans leurs tailleries de Shangaï et Pékin. En 1989 la firme australienne Argyle, déjà exploitante des mines australiennes, proposa une joint-venture pour les exploitations des mines de la région d’Hunan.
Déjà en 1971, dans la province de Liaoning, un important gisement kimberlitique fut annoncé. 5 ans plus tard, l’étude géologique des sites démontrait l’intérêt de l’exploitation (on découvrit entre autres des minerais satellites tel que du grenat). Aussi la De Beers, par le biais de la société Chichester Diamond Services, signa en janvier 1986 un accord de joint-venture avec le Shandong Geological Bureau pour l’exploitation des mines. Dans la province de Xinjiang, l’ancien Tibet près de l’Oural, on a découvert de petits diamants, mais ils ne sont pas encore en exploitation.
Les deux mines à ciel ouvert sont Pipe 50 près de Wafangdian dans la province de Liaoning et Changma 701 dans la province de Shandong. Cette dernière, une collaboration entre le gouvernement local et une firme Canadienne, a déjà produit plus de 1,6 million de carats avec une valeur moyenne de près de 80 $ le carat. La mine étant prometteuse, l’infrastructure a été modernisée par l’achat de nouvelles technologies telles que le triage des minerais par séparation à l’aide de rayons X.
Le site kimberlitique est situé sur une surface de plus de 1,2 km2 contenant des pipes et des dykes diamantifères qui semblent prometteurs.
Les deux mines sont situées de part et d’autre de la baie de Bo Hai, (anciennement nommé le golfe de Chihli), face à Pékin. La deuxième mine, une mine à ciel ouvert nommée Pipe 50, produit déjà près de 50000 ct par an avec une valeur moyenne de 100 $ le carat.
Ils sont situés dans les anciens cratons continentaux d’environ 3 800 millions d’années.
Déjà en 1977, un fermier trouva un diamant de 158 carats et en 1981 une pierre de 124 carats est extraite.
Les autres sites sont alluvionnaires et sont situés dans les provinces de Xinjiang, Liaoning Anhui et Jiangsu.
Le gouvernement encourage les investissements étrangers par des tax holidays aussi bien pour l’exploitation que la taille du diamant. Une bourse diamantaire, membre de la Fédération mondiale des bourses diamantaires, a été ouverte à Shanghai.
Dans le secteur de la taille du diamant, le nombre de tailleurs vient de dépasser les 30000 ouvriers avec une production annuelle de près de 4 millions de carats, principalement des petites pierres. Plusieurs usines dans la province de Guandong entament la taille de pierres plus importantes, se spécialisant dans la taille parfaite ainsi que les tailles fantaisies, utilisant les dernières technologies de taille en provenance d’Anvers ou d’Israël. Selon les fabricant locaux, la Chine pourrait prochainement mettre près de 200000 tailleurs au travail.
Malgré tout, la Chine devient un client important pour les négociants et fabricants anversois, car la high society chinoise achète les diamants de haut de gamme à Anvers. Les campagnes de promotion aux télévisions locales de la Diamond Trading Company (DTC) portent leurs fruits ; en plus les Chinois aiment la joaillerie des grandes griffes tel que Tiffany, Van Cleef & Arpels ou Bulgari, qui ont déjà leurs magasins sur place.
La Chine est ainsi devenue un acteur important dans le secteur du diamant, aussi bien comme producteur, fabricant que comme client à Anvers.
Actuellement, 2 sites sont rentables: la mine 701 Changma dans la province de Shandong et la mine Pipe 50 dans le Liaoning. La production de 2006 est estimée à 200000 carats de gem et near gem pour une valeur de ± 7 millions de dollars. Ce qui est une forte baisse depuis 1990 où la production était estimée à 400000 ct, d’une valeur de 12 millions de dollars.
Depuis que la Sibeka a arrêté les opérations, il y a des petites exploitations alluviales dans la province de Hunan. La mine kimberlitique à ciel ouvert dans le Liaoning a arrêté l’exploitation. La mine 701 de la Changma Diamond Mine, Mengyin County, dans la province de Shandong, est exploitée par la China National Non Metalic Corporation qui est une société d’état à 100 %, ayant tout les droits de distribution. La société exploite depuis plus de 30 ans 2 pipes à ciel ouvert et actuellement souterraines.
La société consultante Cominco Belgium, depuis plus de 20 ans sur le terrain, développe la Mine 702 pour l’état. Cette mine contient une meilleure qualité de diamants que la Pipe 701. Depuis quelques années, la firme canadienne « China Diamond Corp. » a un joint-venture avec la firme Chinoise pour l’exploitation. Il n’y a pas eu de découvertes importantes ces dernières années.
© Dureté 10 – Eddy Vleeschdrager