Le Canada
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Du côté de la rivière Eraser, à 42 kilomètres de Hope, on trouve de petits cristaux de diamant bruns et jaunes, présentant beaucoup d’inclusions de liquide ou de gaz. Jusqu’en 1990, les plus gros ont la taille d’une tête d’épingle et ne présentent donc aucun intérêt en joaillerie. Jusqu’à une époque récente, le Canada fut un territoire négligeable sur le plan du défrichement des diamants. La découverte de nouveaux gisements de kimberlite à Kirkland, Ontario et dans le nord-ouest, a attiré l’attention d’un certain nombre d’entreprises d’exploitation. Parmi elles, l’entreprise belge Sibeka (sous le nom d’Exmin Corporation), la société australienne Ashton Mining, en collaboration avec Crystal Exploration, et la firme BHP Utah en collaboration avec Diamet Minéraux.
Devenu le troisième producteur en quelques années, le Canada est aussi devenu un centre de taille. Les Northwest Territories désirent que les diamants provenant de sa région soient taillés localement.
Actuellement trois régions sont en pleine expansion: les Northwest Territories, Yukon et Nunavut, mais des prospections ont aussi lieu dans les provinces de Saskatchewan (Fort à la Corne et Candle Lake), Manitoba, Quebec et Ontario (Kirkland Lake, Attawapiskat, Lake Timiskiming et Victor Project). Des diamants ont aussi été découverts sur la presqu’île de Meville au nord de la baie d’Hudson.
Les mines principales sont Ekati, Diavik, Snap Lake, Jericho et Kennady Lake.
La mine de Ekati près du Lac de Gras est exploitée par la firme Australienne BHP (Broken Hill Proprietary) Billiton et comprend cinq sites importants, Panda Pit, Koala Pit, Misery Pit, Sable Pit, et Fox Pit. La production est de 3 à 4 millions de carats par an.
La mine de Diavik est exploitée par Diavik Diamond Mines Inc, une jointventure d’Aber Diamond et de Rio Tinto. On prévoit une production de 6 millions de carats par an. A154 est la mine la plus importante, suivie de A418. Plus de 60 % de la production est vendue à Anvers. Une grande attention est portée à l’environnement, au social, à l’infrastructure et au respect des résidents aborigènes.
La De Beers exploite un site à Snap Lake où l’on estime la réserve à 22 millions de carats.
D’autres sites, tel que Alberta dans les montagnes et Buffalo Hill sont kimberlitiques.
Un fait typique est l’absence de dépôts alluvionnaires, la plus grande partie est actuellement à ciel ouvert.
Les difficultés sont principalement que 20 % des sites se situent sous des lacs et la plus grande partie est sous des sols glacés ce qui rend l’exploitation plus difficile (le réchauffement planétaire facilitera l’exploitation).
BHP Billiton a son bureau de vente à Anvers ; une partie est gardée pour les tailleries locales. Le diamant brut et taillé va principalement vers Anvers. Les grands producteurs ont d’ailleurs tous leurs bureaux de vente dans le centre diamantaire anversois.
Le Canada sera-t-il le plus grand producteur mondial ?
Au début du siècle dernier certains voyageurs revenant du Canada ont ramené de rares petits cristaux de diamant. Personne pourtant ne voulut y croire à tel point que les « diamants du Canada » avaient reçu le même surnom que la pyrite, connue sous le nom de « l’or des fous », les diamants du Canada étaient synonymes de fumisterie. Le « Diamant d’Alaska » est encore toujours une appellation interdite du quartz.
Pourtant depuis une décennie, le Canada a commencé à se profiler comme producteur important de diamants. Les pronostics lui donnent même la place du « plus grand producteur du XXIe siècle ». Il y a peine quatre ans, le Canada rentrait parmi les 5 plus grands producteurs avec 6 % de la production mondiale, actuellement il est déjà à la troisième place avec 10 % en poids et 15 % en valeur.
Le grand nord Canadien est un immense territoire où les grandes sociétés productrices de diamant exploitent de riches mines dans des conditions extrêmement difficiles, comparables aux mines de diamant de Sibérie, où les températures en hiver peuvent chuter à – 60° sous un blizzard mortel. Depuis 1991, 28 sites kimberlitiques contenant du diamant ont été découverts dans les territoires du Nord-Ouest.
Dans la région des « Northwest Territories », la mine de Diavik, propriété à 60 % du groupe Rio Tinto et à 40 % d’Aber en joint-venture, fut officiellement ouverte le 21 juillet 2003. La De Beers est en pleine prospection dans la région des lacs Kennady. De son côté, Ashton Mining évalue les pipes kimberlitiques de Renard. Devant les investissements colossaux, on parle de plusieurs centaines de millions de dollars, les firmes productrices, bien qu’étant déjà de puissantes multinationales, unissent leurs forces dans des associations et des fusions de sociétés. Aber a vendu sa première production en avril 2003 venant de la mine de Diavik pour une valeur moyenne de près de 100 $ le carat. Parmi les grands, on retrouve aussi BHP qui non seulement exporte la production mais fournit les tailleries locales des Northwest Territories.
Les premières exploitations au nord de Yellowknife ont vu le jour avec les mines de Snap Lake, Diavik, Kennady Lake et Jericho. Depuis une bonne dizaine de nouveaux sites sont en exploitation et d’autres en pleine prospection. La prospection s’étend sur tout l’immense territoire du Canada dans les provinces de Saskatchewan, Manitoba, Alberta, Québec, Ontario, la péninsule d’Ungava et même vers les États-Unis.
Les quatre exploitations principales sont Diavik, Ekati, déjà en production, ensuite Jéricho et Snap Lake où la production devrait démarrer l’année prochaine, tous dans les Territoires du Nord-Ouest.
Les pronostics pour Ekati et Diavik sont entre 4 et 8 millions de carats par an avec une valeur de 140 $ le carat pour Ekati et de 106 $ le carat pour Diavik.
Le Canada, seulement dépassé par le Botswana et la Russie, représente actuellement 15 % de la production mondiale. La production a seulement démarré vers 1998 et quatre ans plus tard le Canada avait déjà livré plus de 14 millions de carats pour une valeur de plus de 2 milliards de dollars. Par contre, plus de 2 milliards de dollars furent investis dans cette même période. La qualité des pierres est excellente et leur valeur varie de 33 à plus de 200 $ le carat. Certaines pierres plus grandes ont naturellement des valeurs plus importantes. Les diamants Canadiens ont leur logo pour la commercialisation, soit un ours polaire, soit une feuille d’érable (un bébé phoque n’étant pas approprié ; une civilisation moderne commence lorsque la cruauté envers les animaux disparaît).
Régions de prospections et mines en exploitation :
Diavik, Ekati | Attawapiskat |
Lac de Gras | James Bay Lowlands |
Colville Lake | Otish Mtns |
Shulin Lake | Torngat/Ungava Bay |
Snap Lake | Rankin Inlet |
Kennady Lake | Melville Peninsula |
Gaucho Kue | Baffin Island |
Drybones Bay | Brodeur Peninsula |
Fort à La Corne | Arnak/Amarijk |
Churchill Gilam | Victoria Island |
Wawa | Jericho |
Timiskaming | Coronation Gulf |
Kirkland Lake | Lena West |
© Dureté 10 – Eddy Vleeschdrager