Afrique du Sud
Sommaire : Afrique du Sud
Du centre au sud se situent les mines les plus importantes, notamment les quatre grandes mines de Kimberley (Wesselton, Dutoitspan, De Beers et Buitfontein) ainsi que les gisements côtiers de l’actuelle Namibie. Trois anciennes mines ont été remises en exploitation: Premier, Jagersfontein et Koffiefontein. En 1982, l’on commencera l’exploitation des riches gisements de Jwaneng au sud du Botswana.
La part fournie par toutes les mines de l’Afrique australe, c’est-à-dire la République d’Afrique du Sud, le Lesotho, la Namibie et le Botswana, représente actuellement 30 % de la production mondiale. Les cristaux de diamant ont habituellement une forme d’octaèdre ou de dodécaèdre rhomboïdal avec des faces et arêtes légèrement bombées. Leur couleur est très diférente selon les gisements ; ainsi on extrait généralement des pierres incolores (Cape white) avec un reflet légèrement jaunâtre à Kimberley alors que la mine Premier fournit des diamants de couleur (bruns, violets, vert-bleu et rougeâtres).
Dans les mines de Kimberley, Premier et Jagersfontein, on trouve beaucoup de fragments de cristaux destinés uniquement à l’industrie mais une part très importante de la production de l’Afrique du Sud est utilisée en joaillerie.
Principales mines: Blauwbosch, Buitfontein, De Beers, Dutoitspan Finsch, Jagersfontein, Jwaneng, Kao, Kimberley, Koffiefontein, Lethlakane, Letsengla-Terai, actuellement fermée, Orapa, Premier, Roberts Victor, Swartruggens, Transvaal, rivière Vaal, Wesselton, West End, 2125 B/K9.
L’Afrique du Sud produit actuellement 8 % du volume et de 10 à 12 % de la valeur totale de la production mondiale de diamants. C’est la société De Beers Consolidated Mines qui en possède la majorité, entre autres grâce aux mines Kimberley, Premier, Koffiefontein, Finsch et Namaqualand. La production est estimée à une valeur totale de 8,5 millions de carats, qui valent de 600 à 650 millions de dollars. Cependant, la production de 1989 ne s’élève qu’à 9 millions de dollars. C’est la compagnie De Beers qui décida de ralentir l’exploitation suite à la situation économique du secteur du diamant.
La mine Kimberley reste la première mine d’Afrique du Sud, alors que sa production diminue petit à petit. En 1989, à elle seule, son exploitation rapporte 760000 carats, alors que l’année qui suit, la production ne représente plus que 570000 carats.
La mine Premier, lieu d’origine du plus gros diamant du monde, le Cullinan, ainsi que du Century, produit 45 % de diamant industriel et 40 % de near gems (pierres précieuses). Le total, d’une valeur de 2,3 millions de carats, devrait s’accroître dans les vingt prochaines années.
La mine Finsch est actuellement la mine principale de la compagnie De Beers en Afrique du Sud. Elle produit 50 % de diamant industriel, 40 % de diamant de qualité moyenne et 10 % de très haute qualité. En 1990, la production globale totalisa 4,2 millions de carats. Les vingt prochaines années devraient également être prometteuses, ce qui n’empêche pas de prospecter d’autres mines, entre autres celle de Venetia, qui est actuellement en pleine production.
La société Sud Africaine a changé depuis l’effondrement de l’apartheid ; le gouvernement veut stimuler la taille des diamants sortant des mines sud-africaines, ceci pour compenser certaines pertes d’emplois dans le secteur minier. Le gouvernement sud africain voudrait mettre davantage la population noire au travail, en engageant du personnel, tout autant ouvrier que cadre.
Le plus grand problème pour le gouvernement est d’une part la concurrence des pays à bas salaires, entre autres les Indes, et la faiblesse momentanée du dollar.
11000 personnes travaillent dans les mines, 2 500 dans le secteur de la taille et près de 1000 dans le triage et l’évaluation.
- La mine Cullinan, Gauteng, est exploitée par la De Beers depuis 1902 et produit près de 1,5 million de ct.
- La mine Finsch dans le nord du Cape est exploitée par la De Beers depuis 1961 et produit 2,4 millions de ct.
- La mine de Kimberley, également dans le nord du Cape, est exploitée par la De Beers depuis 1871 et produisait avec 15 millions de carats près du quart de la production de l’Afrique du Sud. Elle produit maintenant moins de 76000 ct.
- La mine de Venetia appartenant à la De Beers produit plus de 5 millions de ct. Une grande attention est portée à l’environnement et au social.
Nom de la mine | Quantité de diamants extraits (en carats) |
---|---|
Kimberley | 1 896 893 |
Koffiefontein | 123 505 |
Namaqualand | 1 014 132 |
The Oaks | 85 766 |
La mine de Baken au Namaqualand est exploitée par la firme Trans Hex, produisant près 88000 ct par an qui sont vendus en vente publique. Une partie des bénéfices est investie dans l’infrastructure du pays, éducation, cliniques, etc.
Les premières exploitations sous-marines d’Afrique du Sud débutèrent en avril 2007 sur la côte du Namaqualand. La De Beers prévoit une production annuelle de 240000 ct. Un bateau de 176 mètres de long sur 28 de large est équipé avec les dernières technologies de recherches et de traitement des minerais et a coûté 142 millions de dollars.
L’Afrique du Sud reste un pays aux ressources inépuisables, de nouveaux sites sont découverts, d’autres remis en exploitation. Dans le nord du Transvaal, dans la région de Klipspringer une nouvelle exploitation a commencé à ciel ouvert ; les prévisions sont de plus de 140000 carats par mois.
Une mine diamantaire s’éteint
Le site historique de Kimberley n’est plus rentable. La firme De Beers qui exploite la mine depuis la fin du xixe siècle vient d’annoncer la fermeture des 3 sites prestigieux, Wesselton, Dutoitspan et Bultfontein. La perte de 2007 est évaluée à 19,5 millions d’euros.
En 1870, l’Afrique du Sud était une contrée relativement peu connue, mais déjà au courant des années 1860 des prospecteurs étaient actifs dans la région.
L’époque héroïque
En 1871 les frères Johannes et Diederik De Beers découvrirent une poignée de diamants sur leurs terrains à Kimberley, ce qui déclencha 2 ans plus tard la ruée vers les champs diamantifères. Parmi les milliers d’aventuriers, prospecteurs et mineurs, deux personnages s’imposèrent à la destinée de ce grand pays, Cecil Rhodes et Barnato Barney.
Au début de 1886, la mine Kimberley était contrôlée par quatre sociétés anonymes: la Standard, la French, la Central Company et la Barnato Brothers. Cecil Rhodes ne se sentait pas en mesure de combattre Barnato sur son terrain de Kimberley. Il avait cependant repéré le point faible de son adversaire : la compagnie française. Cecil Rhodes s’introduisit dans le cercle de grands financiers comme Mayer ou le baron Rothschild et se lia d’amitié avec le négociant allemand Alfred Beit, qui opta plus tard pour la citoyenneté britannique. Beit était un des associés de la firme Jules Porges, l’actionnaire principal de la Compagnie française qui mit les actions en vente pour 7 millions de dollars. Le baron Rothschild proposa d’en acheter la moitié, l’associé de Beit prenant les 3,5 millions restants. Ayant eu vent de cette transaction, Barnato surenchérit et proposa 8,5 millions de dollars, mettant ainsi Beit dans une position difficile vis-àvis des actionnaires de la Compagnie française. Cecil Rhodes conclut un accord secret avec Barnato pour acheter la compagnie française.
Mais, à l’insu de son rival, Rhodes avait acheté des années auparavant des actions de la Kimberley Central. Quand Barnato réalisa qu’on lui sapait sa propre société, il tenta à tout prix de racheter les actions en circulation, ce qui provoqua une flambée des prix ou il engloutit toute sa fortune personnelle. Cecil Rhodes n’attendait que ce moment: il menaça de mettre sur le marché toutes les actions en sa possession, et de provoquer ainsi une chute libre de la valeur des actions, et donc de la société. Barnato n’avait plus qu’à capituler. Le 13 mars 1888, de la fusion entre la De Beers Mines Limited et la Barnato Kimberley Central, naquit la De Beers. La nouvelle société augmenta alors le prix de son brut de 30 %. Barnato resta malgré tout l’actionnaire principal de la De Beers (avec 6658 actions sur 20000 émises), et l’un des hommes les plus riches de l’époque, grâce au chèque de 5 338650 livres sterling qui clôtura la transaction. Ce chèque historique orne encore aujourd’hui la salle du conseil d’administration de la De Beers.
La De Beers qui contrôla plus de 75 % de la production mondiale du diamant brut n’en a plus « que » 50 % mais reste malgré tout le producteur le plus important.
Mais si le diamant est éternel, les mines malheureusement s’épuisent. Il en restera un site touristique qui nous rappellera l’époque héroïque.
Une mine à ciel ouvert devient plus petite au fur et à mesure que l’on creuse. La phase suivante est l’exploitation souterraine qui est plus onéreuse. À partir de ce moment se pose le problème de la rentabilité car les mines contiennent encore des pierres précieuses mais leur quantité ne justifie pas les énormes investissements que doit faire le producteur.
À l’exemple de la mine Premier où l’on pratique la méthode mixte dans une mine primitivement exploitée à ciel ouvert. À cet effet, au niveau des parois de la mine et des gradins qui y sont aménagés, on creuse des tunnels de forage qu’on bourre d’explosifs afin de faire tomber des pans entiers de roche dans l’excavation de la mine. Le minerai dévale la pente et est recueilli dans des cônes collecteurs d’où il est récupéré et conduit vers les concasseurs installés sous terre.
Déjà en 1914, le Big Hole a dû fermer pour la même raison. La mine contient en effet de la fameuse roche kimberlitique où l’on trouve normalement le diamant ; mais malheureusement il existe aussi de la kimberlite stérile.
Des milliers de personnes se trouveront au chômage suite à la fermeture des mines dans une ville où le chômage touche déjà plus d’un tiers de la population. La De Beers a promis une reconversion en faisant de Kimberley un site touristique : un investissement de 6,3 millions de dollars a été fait dans « une promenade touristique » au travers des mines. Plus d’un millier de personnes pourraient y retrouver du boulot car on prévoit plus de 200000 visiteurs par an. D’autres activités du groupe sont prévues dans la ville de Kimberley qui reste malgré tout la maison natale de la De Beers.
Petit historique d’un grand pays
- Plus ou moins vers l’an 500: immigrations de tribus dans le nord oriental de l’Afrique du Sud.
- 1488 : Le navigateur Bartholomé Diaz est le premier européen qui contourne le cap de Bonne Espérance (Goede Hoop).
- 1497 : Vasco de Gama passe le cap de Bonne Espérance et ouvre ainsi la voie vers les Indes. Le diamant provenant de Golconde ne devra plus passer par les routes hasardeuses de la Perse, l’Arabie où de fortes dîmes sont perçues, vers l’Europe (voir Les voyages de Tavernier);
- Lisbonne, devenant ainsi le centre de négoce du diamant brut, remplace Venise.
- 1652 : Jan Van Riebeeck installe les premiers colons hollandais en Afrique du Sud
- 1688 : Les premiers réfugiés Huguenots viennent s’implanter dans la région du Cap.
- 1795 : Les premiers Britanniques arrivent.
- 1806 : Deuxième arrivage et occupation de la part des Britanniques du Cap
- 1818-1828 : Le roi zoulou Chaka conquiert de grands territoires en soumettant ou expulsant les autres tribus. Il meurt en 1828.
- 1820 : Plus de 4000 Britanniques arrivent.
- 1833 : Dans les colonies britanniques, on abolit l’esclavage ainsi qu’au Cap
- 1836 : Commence la longue marche des « Boers » vers l’intérieur des territoires d’Afrique du Sud.
- 1838 : Première bataille près de « Bloed Rivier » (Rivière du sang), des colons, les « Voortrekkers » contre les Zoulous. Fondation de la République de Natal qui devient cinq ans plus tard en 143 une colonie britannique.
- 1852 : La Grande-Bretagne reconnaît l’indépendance des deux états: Le Transvaal et deux ans plus tard Oranjevrijstaat.
- 1860 : Inauguration de la première ligne de chemin de fer en Afrique du Sud et arrivage des Indiens venu pour travailler dans les champs de canne à sucre.
- 1867 : Découverte des premiers diamants.
- 1878 : « Walvisbaai » devient colonie britannique, s’ajoutant à celle du Cap.
- 1879 : La Grande-Bretagne gagne la grande bataille contre les Zoulous à Ulundi. Leurs territoires sont partagés en plusieurs réserves.
- 1881 : Première bataille du Vrijheidsoorlog des Boers
- 1886 : Découverte de l’or et fondation de la ville de Johannesburg.
- 1889 : Deuxième guerre d’indépendance : l’Anglo-Boerenoorlog qui provoqua une grave crise dans l’industrie diamantaire anversoise et amstellodamoise.
- 1902 : Signature du traité de l’Union.
- 1910 : La population de l’Union Sud Africaine compte 1 250000 habitants blancs et 4600000 noirs, métis et hindous.
- 1912 : Création de l’ANC (Africain National Congres)
- 1914 : Création du Parti National, l’Afrique du Sud participe à la première guerre mondiale.
- 1919 : Le traité de Versailles met le Sud Ouest Africain et la Namibie sous la tutelle de l’Afrique du Sud.
- 1925 : L’Afrikaans devient la deuxième langue officielle après l’Anglais.
- 1931 : L’Union Sud-Africaine reçoit la complète souveraineté.
- 1939 : Participation de l’Afrique du Sud à la guerre mondiale, au côté des alliés.
- 1948 Le Parti National gagne les élections.
- 1961 Proclamation de la République d’Afrique du Sud.
- 1966 B.J. Voster devient Président.
- 1975 Chef Buthelezi du Kwazulu créa l’Inkatha.
- 1976 Indépendance du Transkei. Premiers troubles à Soweto.
- 1977 Indépendance du Bophuthatswana.
- 1978 Pieter Willem Botha devient président.
- 1979 Indépendance du Venda.
- 1981 Indépendance de Ciskei.
- 1982 Création du KP (Parti Conservateur).
- 1984 : Une nouvelle loi pour les hindous et noirs qui sont admis dans la Constitution.
- 1986 : Abolition de plusieurs lois « Apartheid », entre autre la loi sur les passeports spéciaux, ainsi que le droit à la propriété pour les noirs.
- 1988 : Signature à New York des accords entre l’Afrique du Sud, l’Angola et Cuba. Élection libre en Namibie (sous mandat) sous contrôle de Nations Unies. Le Swapo obtient un succès mais pas la majorité.
- Accord de paix entre l’Afrique du Sud et le Mozambique.
- 1989 : M. F.W. De Klerk devient président.
- 1990 : Libération de Nelson Mandela, le 11 février. Légalisation de 33 partis politiques dont l’ANC et le Pan African Congress (PAC) et le Parti Communiste (SACP).
- Le 21 mars: Indépendance de la Namibie. Les travaux de révision de la constitution ont repris en collaboration avec l’ANC. Les premiers accords sont signés.
- 1992 : Ouverture de la mine Venetia au nord du Transvaal.
De Beers vient d’ouvrir une nouvelle mine en Afrique du Sud La mine est située à une trentaine de kilomètres au nord est de Kroonstad dans la province de Free State en Afrique du Sud. Les prévisions sont de 800000 carats par an, d’une qualité moyenne et occasionnellement quelques couleurs spéciales. La mine emploie plus de 400 personnes sous le nouveau régime d’emploi « country’s black economic empowerment ».
© Dureté 10 – Eddy Vleeschdrager